524 romans français et étrangers vont commencer à déferler en librairie dès cette semaine, soit 43 titres de moins que l’année dernière, et plus d’une centaine de moins qu’en 2016 (alors 650 romans). Les éditeurs ont donc réduit drastiquement le nombre de leurs parutions cette année, sans doute refroidis par l’effondrement des ventes de livres, y compris les titres phares et médiatisés, de la rentrée dernière. La faute à Netflix ? A nos téléphones ? A l’actualité ? Car il faut bien dire que celle-ci ressemble de plus en plus à une série d’horreur, avec suspense, rebondissements, gore.
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Rien que cet été, on a vu l’opportuniste et populiste Boris Johnson (auteur par ailleurs d’une biographie de Churchill – rions ensemble…) devenir Premier ministre du Royaume-Uni, ravivant avec lui la menace d’un Brexit dur. L’Europe menacée, la montée des populismes, la migration, les Gilets jaunes… Cette rentrée, plus que jamais, il semblerait que les écrivains se soient mis en tête de rivaliser avec l’actualité. Du féminisme à l’Europe, des attentats au viol, de l’Afrique à la banlieue et aux classes défavorisées…
Les romans dont vous entendrez parler cet automne abordent des problématiques sociétales, géopolitiques, certains avec succès, d’autres moins. Comme si, dans un monde où l’on se sent de plus en plus dépassés, impuissants, les romanciers avaient besoin d’en reprendre le cours pour mieux l’inverser.
Mais au moment où leurs textes atteignent les tables des libraires, les forêts sibériennes sont déjà dévastées par des incendies hors normes (un territoire de la taille de la Belgique est parti en fumée), augmentant la présence de carbone dans l’atmosphère ; les températures anormalement élevées au Groenland et en Alaska ont précipité la fonte de glaciers gigantesques – de quoi faire déborder les océans, et augmenter encore le réchauffement climatique, donc le risque d’un effondrement social, avec migrations de masse, guerres, etc. Pourtant, rien dans les romans de la rentrée. Il faudra attendre le 17 octobre et We Are the Weather de Jonathan Safran Foer.
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