Le prix Renaudot a été attribué à Yann Moix pour son roman “Naissance” (Grasset). Un hénaurme pavé dans la mare de la bien-pensance.
Pavé limite dadaïste balancé avec insolence dans la mare de la rentrée littéraire, le Naissance de Yann Moix raconte en plus de mille pages la naissance et l’avant de la naissance, puis l’enfance de l’écrivain à la façon d’un Tristram Shandy (le chef d’œuvre absurde de Laurence Sterne), contemporain.
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Doté de dialogues hilarants, méchant et grotesque, le roman de Yann Moix dynamite de l’intérieur toute forme de bien-pensance et de sentimentalisme liés à la famille. Famille je vous hais ? L’enfer, c’est les autres ? A commencer par les parents de l’enfant à naître qui le haïssent avant même sa naissance, et n’en finiront pas de le maltraiter durant son enfance. Naissance s’impose aussi comme la renaissance d’un écrivain qui s’était limité jusque-là à parodier un Frédéric Beigbeder en y ajoutant sottise et misogynie crasse.
Moix prouve ici qu’il a enfin trouvé sa voie : le burlesque et l’absurde. Une performance d’écriture qui met à l’épreuve tout lecteur vu son nombre de pages, et c’est pas plus mal. Bref, un défi.
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