Ce roman d’initiation loufoque, qui dit le parcours d’un jeune homme qui rate tout, est à découvrir d’urgence.
César est un fils de bonne famille qui s’est confiné chez sa grand-mère, à Key West, en Floride, car elle passe là-bas tous ses hivers. Il veut saisir l’occasion pour se mettre à écrire mais il ne sait pas quoi écrire. Alors il raconte sa vie.
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Pour son premier roman, César Morgiewicz, 25 ans – dont la maison d’édition nous informe qu’en 2019 “il s’est enfui de Sciences Po” et “vit depuis chez sa grand-mère” –, joue avec les codes de l’autofiction pour construire l’épopée farfelue d’un jeune homme hypocondriaque et angoissé.
Dans ce récit d’apprentissage où le héros rate tout, les choses avaient pourtant bien commencé. Né dans un milieu social privilégié, il est, enfant, particulièrement choyé par sa mère, sa grand-mère et ses tantes. Mais leur sollicitude vire à l’absurde, voire à la persécution, et le jeune César traverse bravement son existence en essayant de masquer à quel point tout pour lui est insurmontable.
L’auteur enchaîne avec humour les situations cocasses. Un humour toutefois teinté de noirceur.
Des années de lycée au concours – raté – de l’ENA, des discussions avec les femmes de sa famille aux tentatives pour exister en société, l’auteur enchaîne avec humour les situations cocasses. Un humour toutefois teinté de noirceur.
Écrasé par le monde hétéronormé qui l’entoure, le solitaire César n’ose avouer, même à lui-même, qu’il préfère les garçons aux filles. Alors il tente de se plier aux conventions, pour sa mère, pour la galerie, et une tonalité désespérée, qui s’amplifie au fil des pages, rend ce drôle de livre particulièrement émouvant.
Mon pauvre lapin de César Morgiewicz (Gallimard), 240 p., 19 €. En librairie le 7 avril.
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