Françoise Hardy, Johnny, etc. Les médias sont-ils obligés de traiter des livres de people ?
Le premier roman de Françoise Hardy, L’Amour fou, figure dans la liste des meilleures ventes (Livres Hebdo) et, plus grave, il s’est trouvé des critiques prêts à prendre au sérieux ce roman écrit avec les pieds et une psyché de jeune fille de 14 ans. Pas de procès d’intention, mais indiquons tout de même que paraîtra bientôt le roman inédit de Joe Dassin, ce qui permettra à coup sûr à certains coeurs durs avec le meilleur de la littérature française (Houellebecq and co.) de se pâmer face à « tant d’émotion » (on caricature à peine…). Ce sont un peu les mêmes d’ailleurs qui ont récemment acclamé le tas de beaufitudes de la star de la variété française d’avant-hier, Johnny Hallyday. Déjà, prendre au sérieux les livres d’Amanda Sthers, sa coauteur, il fallait le faire.
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Une chape de Plon
Mais bon… Que la presse la plus sérieuse se soit sentie obligée d’en faire des tonnes sur les tribulations café du Commerce d’un type connu en dit long : médias soumis à la « peopolisation », prêts à s’asseoir sur leur distance critique, à ne plus penser à l’intelligence de leurs lecteurs, pour mieux tenter de flatter leurs supposées tendances voyeuristes. Alors, sommes-nous, ou non, obligés de traiter de ces textes dès qu’ils sont écrits par des stars ? Aux Inrocks, nous n’avons pas eu à nous poser la question : Plon ne nous a pas fait la grâce de nous envoyer un livre dont on ne pouvait soupçonner la parution, n’étant pas annoncée dans leur programme de février-mars. C’est là peut-être le plus grand problème du plan média « Johnny parle » : ne pas permettre aux journalistes qui pourraient se montrer critiques de faire leur boulot, pour mieux tracer une autoroute au « journalisme » promotionnel. Rien de nouveau, certes. Mais face à la déferlante de propos réacs du chanteur qui peuvent ainsi se propager sans contradicteur, moins de censure médiatique aurait été plus que salutaire.
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