La romancière britannique prouve avec “Feel Free – Essais à vocation libre” qu’elle n’est jamais aussi brillante que quand elle parle de cinéma, de littérature et de la société.
On la connaît romancière depuis son percutant Sourires de loup (2001), on l’a découverte ensuite essayiste, notamment avec le très politique Indices (2021) sur la pandémie. Ce nouveau livre, sorti en 2018 aux États-Unis, réunit des textes de non-fiction écrits sous Obama et publiés dans divers journaux ou revues.
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A priori hétéroclites, ces essais à vocation libre, réjouissants d’acuité, analysent des romans, des films, des œuvres d’art savantes, des icônes de la culture populaire. Il s’agit moins de textes critiques que de réflexions personnelles sur ce que l’autrice ressent, comprend, imagine à partir de ce qu’elle perçoit. En fil rouge, une question : quelle part de liberté l’art apporte-t-il à nos vies ?
Questions d’identité
De page en page, Zadie Smith observe de son œil affûté notre société contemporaine et sa propre façon d’habiter le monde. Les textes les plus intéressants sont ceux où elle aborde son travail, réfléchit à sa relation au genre autobiographique. “J’ai compris dès l’enfance que j’étais une troisième option impossible dans une culture binaire : ni noire ni blanche, mais les deux.” Car les questions d’identité, telles qu’elles sont posées par les artistes ou reçues par le public, sous-tendent les réflexions de Smith, née en Angleterre d’une mère immigrée jamaïcaine, noire mais métisse, aujourd’hui écrivaine transatlantique, chez elle autant à New York qu’à Londres, universitaire pour toujours attachée au quartier populaire et multiculturel où elle a grandi.
Feel Free – Essais à vocation libre de Zadie Smith (Gallimard/“Hors série Littérature”), traduit de l’anglais par Laetitia Devaux, 450 p., 25 €. En librairie le 2 novembre.
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