Dans “Les grandes oubliées – Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes”, la journaliste et autrice Titiou Lecoq donne à voir le parcours de celles qui furent rejetées dans “l’oublioir”.
Tout le monde se rappelle de ses cours d’histoire. Ah, le courage des hommes préhistoriques qui allaient chasser le gibier pour sustenter leurs familles, oh, la bravoure de ces hommes qui, en 1789, prirent la Bastille à Paris… Mais les femmes dans tout ça ? C’est un fait : les programmes scolaires ne font que très peu mention de leur rôle dans l’histoire de l’humanité. De-là à dire qu’a contrario de leurs homologues masculins, elles n’auraient rien apporté à notre monde ? Bien sûr que non, et c’est tout l’objet de l’excellent nouveau livre de Titiou Lecoq, préfacé par l’historienne Michelle Perrot.
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Dans Les grandes oubliées – Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes, la journaliste montre avec sa verve habituelle comment leurs multiples contributions à notre histoire commune ont été minutieusement gommées : “On a effacé celles qui avaient agi, celles qui, dans le passé, avaient gouverné, parlé, dirigé, créé.”
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Déviriliser l’histoire
L’autrice de Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale (Fayard), s’appuyant sur les travaux de nombreuses historiennes, cite ainsi les faits d’armes de nombreuses femmes, qu’elles soient issues des hautes sphères – la guerrière Atalante durant l’Antiquité, les reines mérovingiennes Brunehaut et Frédégonde… – ou d’un milieu populaire – les grèves d’ouvrières contre le harcèlement sexuel au début des années 1900, le rôle des femmes dans la construction des cathédrales au Moyen-Âge…
Analysant les avancées et reculs des droits des femmes au gré des politiques et idéologies façonnées par la domination masculine depuis des siècles – “L’histoire des femmes n’a pas été uniforme, il y a eu des mieux et des pires” -, Titiou Lecoq appelle ainsi à combattre “l’oublioir” dans lequel celles-ci sont constamment envoyées, empruntant ici une expression d’Aimé Césaire à propos de l’invisibilisation du passé illustre des personnes colonisées. D’où son plaidoyer pour une “dévirilisation de l’histoire” et pour l’inclusion de l’histoire des femmes, et ce dans toute leur diversité, dans les manuels scolaires : “Sans elles, nous ne sommes ni complètes, ni complets.”
Les grandes oubliées – Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes, de Titiou Lecoq, préface de Michelle Perrot, éd. L’Iconoclaste, 364 p, 20,90€, parution le 16 septembre
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