Un jour d’été, une adolescente plonge dans le Grand Canal des jardins du château de Versailles. C’est la future mère de Chantal Thomas. L’image est là, dans les premières pages du livre et elle sera la clé de tout. L’historienne et romancière y voit une certaine idée de l’insouciance, caractéristique d’une femme heureuse seulement quand […]
Chantal Thomas dresse dans Souvenirs de la marée basse un subtil portrait de sa mère, et s’interroge sur la transmission.
Un jour d’été, une adolescente plonge dans le Grand Canal des jardins du château de Versailles. C’est la future mère de Chantal Thomas. L’image est là, dans les premières pages du livre et elle sera la clé de tout. L’historienne et romancière y voit une certaine idée de l’insouciance, caractéristique d’une femme heureuse seulement quand elle nage, lorsqu’elle oublie la pesanteur de la terre. “Ma mère a deux visages : son visage de maison, obscur, et son visage de natation, lumineux.” Reste à savoir ce qu’un personnage aussi fantasque a transmis à sa fille.
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Une fille de l’océan
Et c’est bien ce qui occupe aujourd’hui l’auteure des Adieux à la reine dans ce portrait d’une femme-enfant attachante, à la fois éprise de liberté et incapable de se détacher de ses parents. En quelques courts chapitres, Chantal Thomas dit beaucoup sans étalage. Et à travers l’observation sensible de son histoire familiale – “la mère Lunatique, le grand-père Cheminot, le père Silence” –, elle rend aussi hommage à un lieu, Arcachon et la côte Atlantique, où elle a vécu enfant. Là encore, les souvenirs qui remontent servent à élaborer des hypothèses, à tenter de comprendre ce que signifie de grandir au bord de la mer. Et de déceler ce qui, chez la petite fille devenue adulte, subsiste des premières années passées face à l’océan.
Souvenirs de la marée basse (Seuil), 224 pages, 18 €
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