Un premier roman singulier revisite le thriller domestique.
Dans une banlieue résidentielle aisée, qui pourrait être n’importe où dans le monde, une jeune gouvernante sonne un matin à la porte d’un foyer bourgeois, qui pourrait être n’importe lequel dans le monde. Maison cossue, pelouse taillée, parents bon genre.
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Suivant les instructions d’un étrange protocole aux desseins mystérieux, l’employée est envoyée – mais par qui ? – pour se rendre indispensable – mais pourquoi ? Rapidement, en plus de ranger/laver/tenir la demeure, la jeune femme met en œuvre d’inquiétantes missions. Verser tous les jours quelques gouttes d’eau entre les lames du parquet. Relire inlassablement la même histoire d’enfant abandonné en forêt à la petite Elena. Optimiser les placements financiers de son père. Resserrer l’étau… jusqu’au grand jour.
Guillaume Lavenant signe l’un des premiers romans les plus singuliers de la rentrée. Alliant un dispositif narratif virtuose à un sens de l’ambiance envoûtant, il revisite le thriller domestique en y appliquant les codes de la série dystopique. Impossible en effet de ne pas penser à La Servante écarlate en avançant dans cette nasse romanesque diablement cinématographique qui semble vouloir nous rappeler que notre fragile confort bourgeois est le plus abêtissant des pièges modernes.
Protocole gouvernante (Rivages), 190 p., 18,50 €
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