Comme chaque année, la rentrée littéraire met l’accent sur les jeunes auteur·rices et les premiers romans. Parmi les 521 romans qui déferlent en librairie dès aujourd’hui, mercredi 18 août, quel·les seront les primo-romancier·es à découvrir ? Durant une semaine, retrouvez chaque jour la chronique de nos premiers romans favoris. Aujourd’hui : “Mise à feu” de Clara Ysé (Grasset).
La primoromancière ausculte avec force les brûlures d’enfants frappé·es par les flammes et le désenchantement.
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Dans le foyer enchanteur de l’Amazone, Nine et Gaspard vivent avec leur pie Nouchka, dansent sur du Nina Simone et se font des carapaces de tortues avec de vieux fauteuils retournés. Chez les enfants, “tout ce qui favorisait la joie était autorisé”.
Le soir du réveillon 1999, célébré dans une “maison pleine de feu et de musique”, l’étage s’embrase alors que le décompte s’arrête et que le champagne explose. Chassée par les flammes, la famille échoue sur le pavé parisien.
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Une célébration des forces de l’imagination
Tandis que les enfants et l’oiseau sont hébergé·es chez le Lord, un oncle inquiétant et violent, l’Amazone s’envole vers le Sud où une vieille demeure pourra recueillir les rires et les amours une fois les travaux de retape achevés. L’attente des enfants durera huit ans, ponctuée de lettres maternelles poétiques, tendres mais distantes.
Déjà musicienne, désormais romancière, Clara Ysé réfléchit à la réponse à donner au silence de la disparition. Fille de la psychanalyste et philosophe Anne Dufourmantelle, qui s’est noyée à l’été 2017 en sauvant des vagues deux enfants, la jeune autrice avait mis en musique l’épreuve du deuil dans Le monde s’est dédoublé, un EP sombre et beau révélé en 2019.
Aujourd’hui, dans un premier roman aux airs de conte magique et funeste, elle magnifie par la littérature la brûlure de l’absence et célèbre les forces de l’imagination et de l’amour qu’on y oppose pour survivre.
Mise à feu de Clara Ysé (Grasset), 198 p., 18 €. En librairie
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