Le romancier-confesseur François Beaune se fait le narrateur de la vie d’une amazone de Pigalle. Cash et désarmant.
François Beaune a fait de l’écoute le moteur de son travail romanesque. Baroudeur hirsute, tchatcheur insatiable, mais surtout accoucheur des mille et une histoires vraies du monde, il recueille depuis plus de dix ans la parole anonyme pour en faire l’essence d’une fiction incarnée et curieuse.
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Une flamboyance cabossée
Dans l’intimité des familles libanaises, à la table des « Gérard » du Grand Ouest français ou dans les rangs du FN marseillais, il a branché son micro et affûté sa plume pour façonner ce qu’il appelle son Entresort. Une galerie en perpétuelle expansion de portraits d’antihéros attachants aux côtés desquels il propose de passer « un moment d’intimité, en marge du monde ».
Cette fois, il a tendu l’oreille aux confidences de Gwenn : “Calamity Jane des temps modernes” à la flamboyance cabossée. Trentenaire, fan d’Isabelle Huppert et amatrice d’échappées stupéfiantes, la jeune femme se rêve en vedette de cinéma mais tient le comptoir d’un sex-shop en attendant son heure.
Beaune imagine 365 jours de son vrai-faux journal intime. De pigalleries en coups de blues, de blessures en coups de cœur, il fait résonner la gouaille cash de cette amazone du bitume pour dire les élans et désenchantements d’une féminité drôle, tapageuse et désarmante. Forcément séduisante.
Calamity Gwenn (Albin Michel), 352 p., 19,90 €
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