Détournant l’argument de “Moby Dick”, Pierre Senges invente au roman de Melville des séquelles prodigues en surprises et en émotions.
Katharine Hepburn et Cary Grant sirotant des cocktails dans un estomac de cétacé ? Une baleine vedette de Sunset Boulevard ? Francis Scott Fitzgerald suant sang et gin sur un scénario à la Hemingway ? Ces surprises – et d’autres, à foison – sont au programme du nouveau roman de Pierre Senges, Achab (séquelles).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Entraînant les personnages de Moby Dick dans un voyage à travers les océans du théâtre, de la littérature et du cinéma, l’ouvrage expulse ses découvertes comme la baleine blanche ses jets d’eau – des jets en cascades, en fontaines, en torrents de phrases fleuves, truffées de parenthèses gigognes, d’incises farceuses, de développements érudits et de digressions aussi vagabondes que les errances combinées d’Ulysse et Don Quichotte.
Achab, faux capitaine mais véritable acteur, survit au naufrage du Pequod, joue Shakespeare à Londres, découvre la comédie musicale à Broadway, part vendre son histoire à Hollywood et survit jusqu’en 1977, année de ses retrouvailles avec sa proie devenue chasseresse. Entre suite (romanesque) et séquelles (au sens médical du terme), le livre de Senges conçoit la littérature comme une source de fièvres, de farces et de mirobolants frissons.
Achab (séquelles) de Pierre Senges (Verticales), 624 pages, 24 €
{"type":"Banniere-Basse"}