Sur fond de hip-hop, un récit de vengeance en noir et blanc qui se joue des clichés.
Dès sa première bande dessinée, La Caïda et Coyota, inspirée des rapts ayant cours au Mexique, Juliette Bensimon-Marchina a montré un goût pour le récit de genre sanglant et légèrement tordu. Naviguant entre drame et rire selon un dosage très personnel, Paz et Polly va renforcer cette réputation.
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Après avoir perdu leurs jambes et commis – chacune de leur côté – une tentative de suicide, une championne de twerk et une starlette aux formes généreuses unissent leurs forces pour oublier le passé. Dans les mains d’autres, cette histoire de vengeance pourrait tomber dans le sordide.
Si l’auteure évite les pièges, c’est parce qu’avec son trait outrancier et sa représentation crue des corps, elle ne donne pas dans la demi-mesure. Elle investit l’imagerie du hip-hop pour mieux en désamorcer les clichés et impulse un rythme incessant grâce à un sens frappant du cadrage et de la chorégraphie dessinée. Fable moderne en noir et blanc, Paz et Polly marque les débuts d’héroïnes vouées – on l’espère – à revenir.
Paz et Polly de Juliette Bensimon-Marchina (Les Requins Marteaux), 128 p., 26 €
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