Gagnant du Festival d’Angoulême, le dessinateur suisse remporte le Fauve d’or pour son ovni “La couleur des choses”.
Au moment de commenter sur scène le choix du jury qu’il présidait, Alexandre Astier a raconté être allé aux délibérations “remonté comme un coucou” pour défendre sa BD coup de foudre.
Surprise : il s’est rendu compte que les autres membres du jury dont la dessinatrice Nine Antico et la chanteuse Lous and the Yakuza, deux habituées des pages des Inrocks, étaient d’accord avec lui. Avec son style inimitable et sa proposition formelle inédite au service d’une histoire complexe, le Suisse Martin Panchaud a même éclipsé un favori comme Jean-Marc Rochette (La Dernière Reine).
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Un polar décalé
Repéré lors de la rentrée littéraire, La Couleur des choses est un roman graphique fou. On y suit le jeune Anglais Simon, 14 ans qui, mal dans sa peau et victime de brutalité, gagne miraculeusement 16 millions de livres après un pari sur une course de chevaux. Au même moment, sa mère se retrouve dans le coma et son père disparaît. Pour raconter cette histoire de polar décalé qui oscille constamment entre tragédie et loufoquerie, Martin Panchaud met tout à plat. Dans la plus grande des fluidités, il représente tous les personnages par des ronds et vues de dessus, mêle infographie et architecture. S’il surprend d’abord, ce dispositif radical ne constitue jamais un gadget. Au contraire, à la fin de ses deux cent pages trépidantes et colorées, on a le sentiment que ce récit n’aurait pu être mis en forme autrement. Déjà vendue en France à près de 20 000 exemplaires, La Couleur des choses est promis à un encore plus beau succès.
La Couleur des choses par Martin Panchaud (çà et là), 236p., 24€
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