De la rencontre entre ses deux personnages, le dessinateur français François Ayroles, membre de l’Oubapo, fait une comédie rythmée, construite en miroir.
Adèle et Julien ne se connaissent pas, se croisent à la gare et, dans la précipitation du départ de leur train, échangent contre leur gré leur valise. Les deux partent en week-end et ont choisi la même destination, Bagatelle-sur-Mer. À leur arrivée, chacun·e se rend compte de l’erreur commise mais décide de profiter coûte que coûte de son séjour.
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Membre fondateur de l’Oubapo, le pendant BD de l’Oulipo, François Ayroles aime s’imposer des contraintes pour ne pas se répéter. Océan Express s’annonce certainement comme son livre le plus ludique.
Après la première page introductive montrant l’incident de la permutation des valises, Océan Express est conçu en doubles pages miroirs. À gauche, on suit Adèle, à droite, Julien, et les compositions des planches se répondent de manière étonnante. Mais la performance graphique ne constitue ici qu’un outil narratif et l’aspect symétrique, qu’un appel à la double lecture.
Avec un sens du rythme enivrant, le dessinateur multiplie les facéties
Insufflant un humour burlesque, entre Jacques Tati, Lewis Trondheim et Bruno Podalydès, François Ayroles joue avec la galerie de personnages qui accompagnent Adèle et Julien en une sorte de fanfare imprévisible. Il y a ainsi la petite fille qui ne pense qu’à lire et son grand-père, un petit chien perdu, un vagabond bon vivant ou deux ados mal dans leur peau… Avec un sens du rythme enivrant, le dessinateur multiplie les facéties – les deux protagonistes manquent de se croiser de nombreuses fois – et donne à sa comédie beaucoup d’allant.
Océan Express de François Ayroles (L’Association), 152 p., 25€. En librairie.
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