A quelques jours de la fin du mois de décembre, on a fait la liste des livres qui nous ont le plus séduits et marqués cette année.
1. Philippe Lançon
Le Lambeau (Gallimard)
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Critique littéraire à Libération et éditorialiste à Charlie Hebdo, Philippe Lançon a vu ses camarades mourir autour de lui pendant l’attentat du 7 janvier 2015 dont il est sorti défiguré. Dans ce magnifique récit, il raconte l’avant, le pendant et l’après : ou comment l’on se reconstruit après une telle horreur, comment ce type d’événements bouleverse en profondeur un être. Les cent premières pages, qui couvrent l’attentat, sont les plus sidérantes qu’on ait lues cette année.
2. Nicole Krauss
Forêt obscure (L’Olivier)
Un roman d’une beauté et d’une ambition folles : à travers l’entrecroisement de deux vies, celles d’un vieux New-Yorkais richissime et d’une auteure à succès américaine prénommée Nicole (!), sur fond de Tel Aviv aussi bien réel qu’onirique, la géniale Nicole Krauss tisse en finesse la métaphore d’une réinvention de soi. De quelle manière peut-on se délester de tout, et surtout de ce que l’on appelle “soi”, pour renaître ? Une métamorphose dont Kafka, bien sûr, n’est pas absent. Notre couve de la rentrée littéraire.
3. Emmanuelle Bayamack-Tam
Arcadie (P.O.L)
Ça fait un bout de temps qu’Emmanuelle Bayamack-Tam est dans le paysage littéraire français, sous son nom, ou sous le pseudo de Rebecca Lighieri. Avec Arcadie, elle signe le roman le plus drôle concernant les utopies (les communautés, la liberté) et autres questions sociétales récentes (les migrants, la transsexualité…). On suit Farah, une jeune fille qui mute en garçon et vit dans une secte qui prône tolérance et liberté, mais n’acceptera pas si facilement la venue d’un migrant dont elle tombe amoureuse.
4. Edouard Louis
Qui a tué mon père (Seuil)
Pas de point d’interrogation à la fin de la phrase-titre de ce livre hors norme : c’est un J’accuse. Louis sait qui tue, à petit feu, son père, qu’il découvre après l’avoir peu vu durant quelque temps, la santé (et le corps) considérablement dégradée. Ce sont les réformes sociales prises par des gouvernements successifs, bafouant les plus pauvres, les plus vulnérables dela société, qui l’ont bousillé. Un texte en colère contre l’arrogance des dirigeants : le manifeste de l’année 2018.
5. David Diop
Frère d’âme (Seuil)
Alors que nous en avions assez des romans de guerre, Frère d’âme, deuxième roman de David Diop, nous a complètement désarçonnés par la beauté sauvage, envoûtante, de sa narration. En pleine célébration du centenaire de l’armistice, Diop nous a rappelé comment la France avait puisé dans ses colonies pour envoyer de jeunes tirailleurs sénégalais à la boucherie de 14-18. Un roman universel sur l’amitié, le deuil, l’enfance perdue et l’horreur des hommes.
6. Pauline Delabroy-Allard
Ça raconte Sarah (Minuit)
7. Nicolas Mathieu
Leurs enfants après eux (Actes Sud)
8. Rachel Kushner
Le Mars Club (Stock)
9. Maggie Nelson
Les Argonautes (Ed. du Sous-sol)
10. David Grann
La Note américaine (Globe)
11. Pierre Guyotat
Idiotie (Grasset)
12. Aurélie Filippetti
Les Idéaux (Fayard)
13. Didier Blonde
Le Figurant (Gallimard)
14. Jean Rolin
Le Traquet kurde (P.O.L)
15. Christophe Boltanski
Le Guetteur (Stock)
16. J. M. Coetzee
L’Abattoir de verre (Seuil)
17. Noémi Lefebvre
Poétique de l’emploi (Verticales/Gallimard)
18. Valérie Manteau
Le Sillon (Le Tripode)
19. Jérémy Fel
Helena (Rivages)
20. Delphine de Vigan
Les Loyautés (JC Lattès)
21. Javier Cercas
Le Monarque des ombres (Actes Sud)
22. Valeria Luiselli
Raconte-moi la fin (L’Olivier)
23. Stefano Massini
Les Frères Lehman (Globe)
24. Vanessa Schneider
Tu t’appelais Maria Schneider (Grasset)
25. Denis Johnson
La Générosité de la sirène (Christian Bourgois)
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