L’écrivain belge est mort lundi 27 mai, à l’âge de 77 ans. L’auteur de “Trois jours chez ma mère” obtenait le prix Goncourt en 2005.
François Weyergans savait créer du suspense. Autrement dit, se faire désirer. Son éditeur, Grasset, annonçait tous les trois mois la publication de son roman Trois jours chez ma mère, avant de le désannoncer. Il était même arrivé un moment où plus personne ne savait : Weyergans allait incessamment livrer son manuscrit, mais incessamment… quand ? Mystère.
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Enfin, en 2005, on apprenait la parution de ce roman tant attendu, du moins tant annoncé, du jour au lendemain. Ce qui rendait au fond l’écrivain si sympathique : cette espèce de dilettantisme, vrai ou faux, mais qu’il aimait mettre en scène, ce je-m’en-foutisme malicieux et élégant qu’il tenait à afficher.
Décalage, dilettantisme, distance… faut-il vraiment y croire ?
Trois jours chez ma mère était pareil : foutraque et drôle, mélancolique et dilettant, sympathique et déceptif. Au fond, son autoportrait : l’histoire d’un narrateur en panne créative qui essaie d’écrire le roman Trois jours chez ma mère, et s’installe chez sa mère alors qu’elle est hospitalisée, retardant sa visite à cette dernière. Et digressant sans cesse.
Ce sont peut-être ses origines Belges qui valurent à Weyergans cette position d’éternel décalé dans le milieu parisien. Né à Etterbeek en 1941, il s’était rendu à Paris pour faire l’Idhec (la Femis aujourd’hui), la prestigieuse école de cinéma.
Décalage, dilettantisme, distance… faut-il vraiment y croire ? En fait, François Weyergans travaillait beaucoup : il a réalisé douze films (dont un documentaire sur Maurice Béjart et un autre consacré à Robert Bresson) et écrit quatorze livres. Enfin, en 2009, il accepta d’entrer à l’Académie française au siège d’Alain Robbe-Grillet. L’ultime consécration institutionnelle.
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