Plutôt que de témoigner de son accident cardiaque, le dessinateur français raconte comment il s’est reconstruit.
En juin 2022, le dessinateur Hervé Bourhis, auteur du Petit Livre rock ou du Teckel, survit à un infarctus. Aussitôt, tous·tes ses proches, soulagé·es, lui glissent : “Tu tiens le sujet de ton prochain livre !” Avec Mon infractus – la faute, volontaire, est inspirée par la prononciation de sa généraliste –, il réagit, en apparence, à ce conseil aux allures d’évidence. Il raconte ainsi comment il a appris à gérer son stress, salue sans démagogie le personnel soignant. Mais, avec beaucoup de dérision, il désamorce son propre intérêt pour les livres de témoignages (“la grippe intestinale ne donne pas du talent”) et détourne la commande qui lui a été faite.
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La peur de l’impudeur et de l’égocentrisme l’empêche de s’apitoyer sur son sort. Le cœur du livre bat en effet pour la musique et Bourhis raconte surtout ici son expérience de DJ amateur. Telle une playlist d’images, avec reprises de pochettes célèbres et construction de planches originales, Mon infractus prend la forme d’un cadavre exquis coloré où l’on croise Christophe, Philippe Katerine et Nine Antico, et où l’on apprend quelles chansons ont le bon BPM (battement par minute) pour réaliser un massage cardiaque. Traversée par des anecdotes et des éclats de rire, cette bande dessinée joyeuse constitue une ode à la vie contagieuse. À noter qu’un autre auteur français, Jean-Christophe Chauzy, témoigne de son combat contre la leucémie dans Sang neuf, une BD bien plus sombre mais aussi cathartique.
Mon infractus (quand j’étais DJ) d’Hervé Bourhis (Glénat/“1000 feuilles”), 96 p., 20 €. En librairie le 6 mars.
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