Une fable animalière sur notre époque délirante où l’invraisemblable devient crédible.
Quand Diane se réveille à l’hôpital d’une opération jamais tentée sur l’homme, tout se met à dysfonctionner en elle. Si elle se surpasse dans chaque domaine, court ou réfléchit à une vitesse folle, sa tête se resserre, laisse place à ses sens, surexcités. Bientôt, les mâles se mettent à la traquer. Fable animalière à fleur de peau, Le Lièvre d’Amérique est un premier roman remarquable.
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L’éternel retour d’un quotidien aliéné
La métamorphose d’une jeune fille en animal sauvage, prouesse scientifique virant au cauchemar. Une fiction certes, mais bien vraisemblable, à l’heure de l’homme augmenté, du transhumanisme, des greffes, du clonage, des rencontres plus ou moins heureuses entre espèces…
C’est un virus, d’ailleurs, qui est injecté par des médecins dans son corps. Kafkaïen dans le fond, le livre impressionne surtout par sa forme. Chaque chapitre s’ouvre sur la description d’un aspect précis de la vie de l’animal, ce lièvre d’Amérique (« la reproduction », « le territoire », etc.), se poursuit avec l’histoire de l’héroïne mutante, sa transformation, avant de plonger dans le passé, son adolescence sur une île où sont regroupées les espèces en voie de disparition.
https://vimeo.com/425502294
On suit enfin sa vie précédente d’employée de bureau, des pages fulgurantes, sans ponctuation, pour mieux exprimer l’éternel retour d’un quotidien aliéné. Tout se rejoindra pour composer une symphonie à quatre cordes, futuriste à souhait.
Le Lièvre d’Amérique La Peuplade, 184 p., 18 €
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