{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Si seulement la littérature se résumait aux longues phrases de Proust, à la poésie de Louise Glück ou au geste radical de Don DeLillo. Or, il y a une cuisine et une arrière-cuisine derrière eux·elles, qui rendent possibles leur publication et notre accès à leurs textes : l’édition.
Jusqu’à aujourd’hui, les éditeur·trices français·es ont pu préserver leur liberté, et celle des auteur·trices, sans être soumis·es ni les soumettre à de seules considérations commerciales ou, pire, politiques et idéologiques. Mais pour combien de temps ? Depuis quelques mois, pas une conversation ne se déroule dans le milieu littéraire sans que les un·es ou les autres ne murmurent le nom de Vincent Bolloré comme un nouvel Antéchrist.
Il faut dire que son ombre plane telle une menace sur le pôle édition de Hachette. L’homme d’affaires à la tête de Vivendi, mal vu dans la presse pour avoir, entre autres, supprimé certaines émissions (jugées trop critiques politiquement ?) sur Canal+, et avoir droitisé sa chaîne CNews avec la présence du chroniqueur “star” Eric Zemmour, lorgnerait sur Hachette Livre – avec le risque d’un “démantèlement insupportable”, selon le PDG du groupe, Arnaud Nourry, congédié après s’être exprimé ainsi dans les médias.
La seule ironie, c’est que Bolloré vient du papier : la papeterie familiale Bolloré, qu’il aurait renflouée en misant sur la finesse du papier et les sachets de thé. Le rapport avec l’édition ? Aucun. Vous reprendrez bien une tasse de thé ? Pas vraiment.
{"type":"Banniere-Basse"}