Le portrait sensible d’Eugénie Guillou, une femme de la Belle Epoque au parcours intrigant.
Il y a plusieurs années, l’historien Daniel Grojnowski trouvait dans les archives de la police un épais dossier consacré à Eugénie Guillou. Celle-ci présente un parcours étonnant : après être entrée dans les ordres, elle est devenue au début du XXe siècle prostituée, proxénète et spécialiste de la fessée.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
La dimension romanesque et les zones d’ombre dans sa vie, tels que les raisons de son renvoi du couvent, ont inspiré à leur tour le scénariste Christophe Dabitch et le dessinateur Jorge González.
Ils s’emparent du personnage pour dresser un portrait de cette femme insoumise où des éclairs de fiction viennent secouer le fil biographique. Dabitch s’imagine ainsi dialoguer avec Eugénie Guillou et, à intervalle régulier, nous raconte ses investigations.
González, lui, permet au récit de n’être jamais terre à terre, de rester dans l’évocation sensible, l’abstraction poétique. C’est avec des éclats de peinture qu’il retranscrit les séances de domination tandis que son trait élégant fait revivre le Paris de la Belle Epoque sans impression de déjà-vu.
Mécaniques du fouet de Christophe Dabitch & Jorge González (Futuropolis), 208 p., 25 €
{"type":"Banniere-Basse"}