Lyon ouvre la saison des festivals BD avec, pour se rattraper d’une édition 2020 numérique, une profusion de propositions tournées vers la diversité et le spectacle.
Le festival d’Angoulême 2021 annulé, c’est la ville de Lyon qui va porter le flambeau de la création BD contemporaine le week-end des 12 et 13 juin, mais aussi avant au vu de la profusion d’événements programmés en semaine. Après une édition 2020 virtuelle, celle de cette année (dont Les Inrockuptibles sont partenaires) promet d’être charnelle et rebelle, mixte et éclectique.
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Des artistes francophones, mais pas que
Bien sûr, la programmation s’appuie sur la scène francophone en reflétant sa bonne santé – artistique, pas financière. Ainsi, Mathieu Sapin aura droit à une exposition rétrospective, annoncée comme un jeu de piste. Des rencontres auront lieu les 12 et 13 juin avec Riad Sattouf, Pénélope Bagieu, Charles Berberian, Florence Cestac ou Chloé Wary (qui, après Saisons des roses sur le foot féminin a signé un épatant Beethov sur Seine).
Tout en mettant en avant les talents français et belges – le Bruxellois Max de Radiguès sera là pour fêter la sortie d’Alerte 5 – le festival de Lyon s’efforce aussi d’ouvrir l’horizon de son public. Les salons de l’hôtel de ville vont ainsi présenter une sélection de dessinateur·rice·s africain·e·s et accueilleront même une expo d’artistes militant·e·s qu’ils ou elles soient d’Algérie, du Chili, de Hong Kong ou du Liban. L’occasion, par exemple, de faire plus ample connaissance avec Salim Zerrouki, récent auteur d’un acerbe et saignant Comment réussir sa migration clandestine.
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Mélange de disciplines
Au-delà, la force de Lyon BD vient de sa capacité à dresser des ponts entre les disciplines. Si le concert dessiné a été inventé à Angoulême au milieu des années 2000, c’est bien dans la métropole du Rhône que le concept a été enrichi et remixé. Ainsi, le 8 juin le dessinateur Alfred occupera la scène du théâtre des Célestins (où il a été en résidence en 2020) pour un spectacle mêlant dessins, musiques et textes qui prolongera la sortie de Chemin des Célestins, sa BD éditée par le festival.
“Ce livre parle du rapport indissociable que j’ai établi depuis l’enfance entre dessin et théâtre, confie-t-il. J’ai grandi dans une famille de comédiens et mes premières BD, je les ai réalisées dans les coulisses des lieux où jouaient mes parents.” Pour l’occasion, il invitera le scénariste Olivier Ka à lire une sélection d’extraits des pièces données aux Célestins depuis 20 ans tandis que Bastien Lallemant jouera ses chansons et que lui, bien sûr, dessinera. Le mercredi 9, la dessinatrice Raphaelle Macaron – qui a signé Les Terrestres avec Noël Mamère – s’associera également au théâtre des Célestins, avec le groupe electro Acid Arab pour un concert illustré.
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Au food court le Heat, une soirée festive aura lieu le vendredi 11 juin avec mix de dessins, DJ, et une adaptation de Il faut flinguer Ramirez par Nicolas Petrimaux. Le samedi 12 juin, à l’Opéra Underground, Gilles Rochier – qui vient de cosigner un excellent polar social, Impact – verra TMLP, sa BD où il racontait avec justesse la jeunesse en banlieue, adaptée par le collectif Improjection déjà rodé à l’exercice.Si on ajoute la profusion de manifestations programmées en off, les fans de BD ne vont vraiment pas savoir où donner de la tête.
Plus de renseignements sur le site de l’événement
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