Une chronique au graphisme élégant entre Brooklyn et Roubaix, versant par moments dans l’abstraction.
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Un couple qui n’existe plus avec un enfant en garde alternée, un autre qui se forme, séparé par l’océan… Ici, on suit le dessinateur Joseph, son fils Paul et Garance, celle avec qui il va refaire sa vie.
Voyageant de Brooklyn et Coney Island aux murs de brique de Roubaix, Littoral met avant tout en scène des sentiments. S’il s’appuie sur une base légèrement autobiographique – Joseph est son troisième prénom –, Antony Huchette ne se raconte pas.
Une narration à plusieurs voix
Il préfère retranscrire des sensations : le visage de l’être aimé observé pendant son sommeil, la chaleur d’une main dans la sienne ou l’odeur de la noix de muscade, fil rouge olfactif du livre.
Son graphisme élégant, parfois surréaliste et versant dans l’abstraction, cultive le décalage (certains personnages ont des têtes d’animaux) que l’auteur entretient avec une narration à plusieurs voix.
Instants poétiques en bande-son
Il laisse d’abord Joseph s’exprimer comme dans un journal intime avant qu’un narrateur extérieur ne lui coupe la parole.
Pratiquant le collage, jonglant avec les émotions, Huchette livre une collection d’instants poétiques inattendus avec, en bande-son Calling Out of Context d’Arthur Russell, musicien qui, comme lui, expérimentait sans perdre de vue les sens.
Littoral d’Antony Huchette (L’Association), 104 p., 14 €
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