Véritable chef-d’œuvre, ce recueil de gags centenaires n’a rien perdu de sa fraîcheur et de son originalité.
Le magnat de la presse William Randolph Hearst – dont Orson Welles s’inspira pour Citizen Kane – n’était pas un philanthrope. Mais il avait un goût précoce pour le comic strip et a soutenu l’un des plus importants auteurs de BD du XXe siècle, George Herriman. C’est dans un journal de Hearst que le dessinateur d’origine créole publie des strips autour d’une famille d’Américains moyens, bientôt éclipsée par des personnages secondaires, le chat Krazy Kat et le souriceau Ignatz Mouse.
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Un univers animalier pour parler de l’Amérique
Dans ce nouveau recueil d’inédits en français, compilant des gags datant de 1910 ou de 1920, on retrouve intacte la folie créatrice d’Herriman, pour qui les contraintes étaient en réalité une porte vers la liberté. La trame de Krazy Kat reste la même : Krazy (au sexe indéterminé) aime Ignatz qui, en guise de mot doux, lui jette une brique sur la tête !
A partir de ce pitch improbable, Herriman se renouvelle à chaque fois, se servant de son univers animalier pour parler de l’Amérique et même des combats féministes de l’époque. Ce livre grand format permet de jouir de la fantaisie de ce roi de l’absurde qui inventa un langage graphique et un argot personnel délirant, mélangeant anglais, yiddish et espagnol. Indémodable.
Krazy Kat. Les Quotidiennes panoramiques de 1920 (Les Rêveurs), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marc Voline, 136 p., 30 €
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