Confrontée à la maladie, Caroline Gutman découvre des carnets que son père lui a légués et pose, dans son roman, des questions essentielles.
A la veille de subir une opération chirurgicale compliquée, qui pourrait être fatale, Caroline Gutmann se décide à lire des carnets légués par son père et jamais ouverts. Ils contiennent son histoire familiale. Alors que les rendez-vous à l’hôpital se succèdent et qu’il lui faut minutieusement réorganiser un quotidien chamboulé par la maladie, la narratrice parvient à surmonter son angoisse en allant à la rencontre de ses ancêtres.
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Surgissent alors des personnages attachants, grands bourgeois cultivés chassés du pays par l’arrivée des nazis, aïeux proches de Kessel ou de Lautréamont. Et son père, qu’elle redécouvre. Intriguée par ces destins brisés ou ces modèles de résilience, elle interroge et écoute aussi les gens qu’elle croise par hasard dans l’hôpital. A travers toutes ces trajectoires, Caroline Gutmann pose quelques questions essentielles, et notamment : à quoi tient une vie ?
Avec beaucoup de sobriété et un humour certain, la romancière trouve les mots pour parler de la maladie sans fard mais sans impudeur. Ce livre devient ainsi un beau portrait de femme. Sa narratrice est loin d’être isolée. On la voit partager son temps et son attention entre des enfants déjà grands, un ex-mari, un amant et des amis. Mais cette femme très entourée est résolument indépendante. Elle assume seule ses choix, se débrouille, et trouve en elle-même la force d’affronter chaque étape de sa maladie.
Les Papillons noirs (JC Lattès), 288 pages, 19 €
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