Un portrait sensible de l’artiste Edouard Levé par l’un de ses amis.
“Nous étions cultivés, nous étions pluriels. Nous pensions être ce que l’époque avait produit de plus parfait et celle-ci ne le savait pas encore.” Bruno Gibert était très proche du photographe et écrivain Edouard Levé.
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Plus de dix ans après le suicide de cet artiste iconoclaste, il se souvient de leur amitié. Un hommage, mais aussi un récit d’initiation distancié qui raconte comment deux jeunes bourgeois parisiens avaient placé l’art au centre de leur vie. A travers le souvenir de ces années mêlées d’allégresse et de doute, Gibert, l’auteur de Réussir sa vie (2006), propose une analyse lucide du monde de l’art contemporain, avec ses codes et ses engouements.
C’est aussi un beau portrait de l’ami perdu qu’il construit en sondant les zones d’ombre d’un individu insaisissable dont il souligne la radicalité. Les étapes de son travail d’artiste, ses recherches formelles, ses réussites, et ses angoisses, ses marottes incompréhensibles, Gibert les explore une à une, avec une sorte de nostalgie triste.
Tissant anecdotes et fragments de conversations comme autant de symptômes du drame à venir, il invente un puzzle qui jamais ne sera complet ni n’expliquera totalement pourquoi un homme se donne la mort. “Il se voyait comme le héros en voie d’effacement d’Un homme qui dort de Georges Perec.”
Les Forçats (L’Olivier), 160 p., 16 €
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