Les romans de Jacqueline Woodson ou Raven Leilani, chroniqués dans nos pages ces dernières semaines, auraient-ils dû être publiés dans une collection pour écrivain·es noir·es ? Et Zadie Smith, Toni Morrison, James Baldwin aussi ? Non, ce serait absurde, choquant, le contraire de l’inclusivité.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
C’est pourtant ce que vient de décider la maison d’édition Penguin en Angleterre en nommant Bernardine Evaristo (Booker Prize 2019, avec Margaret Atwood) directrice d’une collection dédiée aux écrivain·es britanniques… noir·es.
Penguin vient de recréer un ghetto où les Noir·es restent entre eux·elles – alors que ces écrivain·es devraient être publié·es parmi les autres
Le design des couvertures des livres est confié à des artistes noir·es, et les audiobooks seront enregistrés par des acteurs et actrices noir·es. Sous couvert de lutte contre l’exclusion, Penguin vient de recréer un ghetto où les Noir·es restent entre eux·elles – alors que ces écrivain·es devraient être publié·es parmi les autres !
Qu’Evaristo se prête à cette pure opération de virtue signaling, c’est consternant. A moins de ne rouler que pour ses propres intérêts. Celle qui pose en rebelle dans la presse et adore déboulonner les icônes littéraires blanches, au risque de populisme (jusqu’à déclarer sur le site du Guardian que “la vie est trop courte pour lire Joyce”), n’en est pas à une contradiction près : en 2009, elle acceptait de devenir membre de l’ordre de l’Empire britannique. Un empire au passé colonial bien connu.
>> A lire aussi : “De feu et d’or”, le beau et subtil second roman de Jacqueline Woodson
{"type":"Banniere-Basse"}