À découvrir d’urgence parmi les 90 premiers romans de la rentrée, notre sélection des dix meilleures révélations.
Maria Larrea, Les gens de Bilbao naissent où ils veulent (Grasset)
Dans ce premier roman, sorte d’enquête autobiographique, la réalisatrice Maria Larrea surprend par sa façon d’échapper aux clichés. Cette fille d’immigré·es espagnol·es élevée dans une loge de concierge à Paris raconte le mépris de classe, qu’elle a dû affronter dès l’enfance, et sa passion pour le cinéma, qui l’a aidée à vivre. Elle reconstruit surtout une histoire familiale compliquée, marquée par la dictature franquiste, et dont elle découvre toute la violence et la singularité seulement à l’âge adulte.
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Maria Stepanova, En mémoire de la mémoire (Stock)
Il y a une tendance russe en cette rentrée. De tous les textes qui racontent l’ère soviétique, pour la plupart écrits par des femmes, le plus beau est celui de la poétesse Maria Stepanova. À travers la disparition de sa tante, elle raconte la vie quotidienne de sa famille en Russie soviétique, ravive un monde auquel les Occidentaux·ales ont eu peu accès, et interroge sans cesse cette écriture de la mémoire.
Lucas Belvaux, Les Tourmentés (Alma)
Une femme très riche rêve de se livrer à une chasse à l’homme, au sens propre. Elle charge son factotum de trouver une proie qu’elle est prête à payer très cher. Max recrute un ami, ancien légionnaire comme lui. Dans ce premier roman du cinéaste Lucas Belvaux, les monologues des protagonistes progressent en parallèle dans un enchaînement angoissant. Mais ce n’est pas seulement cette ambiance de thriller qui électrise ce texte maîtrisé. C’est la violence cachée dans le passé de chacun·e, les gouffres peu à peu dévoilés de personnages parfaitement construits.
Idir Hocini, La Guerre des bouffons (Clique Éditions)
Autre premier roman attendu de la rentrée, La Guerre des bouffons met en scène “un enfant de deux révolutions, l’algérienne et la française, qui en provoque une troisième”, selon Idir Hocini, première recrue de l’écurie littéraire Clique de Mouloud Achour. Une histoire de soulèvements de cours d’école, entre La Haine et Pagnol, pour raconter, dans les nineties, la mixité, les galères et l’espoir d’un minot de Bondy fort en maths. Stylistiquement réjouissant et joyeusement bordélique !
Polina Panassenko, Tenir sa langue (Éditions de l’Olivier)
Partant d’une démarche pour retrouver son prénom Polina, transformé en Pauline au moment de sa naturalisation, la narratrice de ce livre (qu’on suppose largement autobiographique), née en Russie soviétique et venue en France enfant, s’interroge sur son rapport au langage. Mêlant passé et présent, l’autrice laisse remonter ses souvenirs. Malgré quelques maladresses, ce premier roman sait observer avec originalité et humour la formation d’une personnalité tiraillée entre deux langues.
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