A l’occasion des 20 ans de l’Association, les Inrockuptibles partent à la rencontre de sept jeunes auteurs récemment publiés par l’éditeur indépendant de bande dessinée. Aujourd’hui : Grégoie Carlé qui participe à la revue Lapin et a publié Baku, trilogie revisitant les contes japonais, dans la collection Mimolette
Quel a été votre premier choc en BD ?
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Hum, Thorgal je crois quand j’étais petit, ou Tintin, j’adorais l’épisode au Congo, celui qu’il ne faut surtout pas aimer ! (mais le terme choc est un peu fort… ) Pour le dernier vrai choc c’est Gary Panter.
Comment et quand avez-vous décidé d’y venir vous-même ?
Assez tardivement, je ne sais pas si j’ai vraiment décidé d’y venir, les choses se sont faites toutes seules finalement. Par contre j’ai toujours aimé dessiner, lire et raconter des histoires. Je ne sais pas pourquoi mon esprit a mis tant de temps à faire le lien avec la bd.
Comment et quand avez-vous connu L’Association ?
J’avais 16-17 ans, j’étais au lycée… C’était l’époque où l’Asso commençait à se faire connaître, je les ai vraiment découvert à ma première venue à Angoulême, je ne trouvais pas encore les livres à Strasbourg. Quelque temps après on les trouvait dans la plupart des bonnes librairies, je me suis donc jeté dessus…
Quel a été l’impact de cette découverte ?
Enorme bien sûr.
Les livres de l’Association ont-ils influencé votre style graphique ? Votre façon de raconter les choses ? Votre approche de la bande dessinée en général ?
C’est certain qu’ils ont influencés mon travail, probablement à tous les niveaux. Mais plus petit j’aimais beaucoup Reiser et Binet, je savais qu’il y’avait un autre type de bd. Après, je lisais Brecchia, Munoz, Loustal… Ensuite l’Asso est arrivée et a apporté un regard plus intime qui m’a plu immédiatement. C’est la aussi où je commençais à faire des carnets autobiographiques. Plus jeunes j’avais un petit journal intime de fille qui fermait à clé avec un tout petit cadenas, dedans je notais les vexations et les frustrations d’un enfant de 10 ans, après, l’Asso m’a permis de découvrir qu’on pouvait être adulte et continuer à faire ce genre de choses et que cela donnait de fameuses pages de bandes dessinées. Mais je ne fais pas trop d’autobiographie ces temps-ci.
Comment en êtes-vous venu à publier à l’Association : ce sont eux qui ont pris contact avec vous, vous leur aviez d’abord envoyé des planches ?
J’ai eu la chance d’avoir entre autres, JC Menu dans mon jury de diplôme, aux Arts Déco de Strasbourg. Baku était alors mon projet de fin d’étude. Ça a plu à Menu, il m’a proposé de lui envoyer le projet quand il serait un peu plus avancé (j’avais 9 planches en noir et blanc faites à l’arrache parce que j’avais essayé pendant des semaines à travailler en couleur, mais le résultat était catastrophique. 4 jours avant le diplôme j’ai tout recommencé et ce sont ces pages qui ouvrent Baku.) J’ai envoyé les 30 premières pages, à Mimolette donc… Il y en a 3 maintenant, à peu près 100 pages, espacées sur presque trois ans.
Que signifie pour vous d’y publier des livres ?
Je suis totalement libre dans mes démarches, les livres sont toujours bien faits, de beaux papiers, et c’est gratifiant de figurer dans le même catalogue que pleins d’ auteurs que j’aime, c’est donc très agréable ! En plus j’y ai des amis de longue date (Matthias Picard et François Henninger, qui était avec moi au collège, à l’époque il louchait comme tout) qui publient aussi à l’Asso, c’est drôle de s’y retrouver. Quand je lisais ces bouquins à 17 ans, je n’imaginais pas du tout y figurer plus tard.
Que représente-t-elle pour vous aujourd’hui ?
Toujours la même chose. Le nouveau Lapin est jeune, mais il rappelle que l’Asso est là pour défricher, nous nous y attelons modestement, même si pour ma part je ne pense pas m’inscrire dans une démarche des plus expérimentales. Mais d’autres, comme Lucas Méthé, le font très bien.
Quel est votre album préféré à l’Association ?
Je pense qu’actuellement, il s’agit des Gnognottes de Menu. (Maintenant on va dire que je fais le fayot avec mon éditeur.)
{"type":"Banniere-Basse"}