A l’occasion des 20 ans de l’Association, les Inrockuptibles partent à la rencontre de sept jeunes auteurs récemment publiés par l’éditeur indépendant de bande dessinée. Aujourd’hui : Erwann Surcouf qui participe à la revue collective Lapin.
Quel a été votre premier choc en BD ?
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Peut-être le tome 5 de « Rubrique-à-brac » de Gotlib, vers 8 ou 9 ans ; je ne comprenais pas les trois-quarts des allusions, mais déjà tout était bouleversé.
Comment et quand avez-vous décidé d’y venir vous-même ?
Je n’ai rien décidé ; je lisais de la bande dessinée depuis l’enfance, et dessiner était pour moi un moyen de communication plutôt pas mal. Raconter par l’image, en faire son métier, était la conséquence naturelle, une façon pour moi de m’intégrer dans la société tout en restant un pas à l’extérieur.
Comment et quand avez-vous connu L’Association ?
Dans une librairie rennaise, en tombant par hasard sur « Slaloms » de Trondheim (la version en noir et blanc, donc 93-94 peut-être ?) ; j’étais aimanté par ce dessin et cette façon de raconter, drôle et simple.
Quel a été l’impact de cette découverte ?
Un peu après je suis rentré aux Arts Décoratifs de Strasbourg, où j’ai lu de moins en moins de bande dessinée : les centres d’intérêts avaient changés, s’étaient élargis ; peut-être aussi que j’atteignais une overdose d’images. Je ne suivais plus du tout ce qui sortait de manière générale, j’étais même passé à côté de « Comix 2000 ».
Les livres de l’Association ont-ils influencé votre style graphique ? votre façon de raconter les choses ? votre approche de la bande dessinée en général ?
Avant de tomber sur « Slaloms », mon adolescence avait déjà été transformée par une autre découverte : chez un oncle mes parents avaient récupéré un trésor underground des années 70 : des centaines de numéros de « Charlie Mensuel« , « L’écho des Savanes », « Actuel », « Hara Kiri », quelques fanzines américains aussi, dont « Zap comix » : je m’étais pris d’un bloc, pèle-mêle et en pleine tronche, Crumb, Alex Barbier, Masse, les frères Varenne, Copi, Reiser, Buzzelli, Kamagurka… Découvrir bien plus tard Mattt Konture, David B, ça coulait de source, comme retrouver des visages familiers dans la foule.
Comment en êtes-vous venu à publier dans Lapin : ce sont eux qui ont pris contact avec vous, vous leur aviez d’abord envoyé des planches ?
Anne Simon, avec qui je travaille en atelier, m’avait parlé de la nouvelle formule de Lapin à laquelle elle participait ; elle m’a mis en contact avec Menu, j’ai demandé « Hé je peux ? », il a dit « Ouais ok ».
Que signifie pour vous de publier dans cette revue ?
Publier dans un collectif périodique, quel qu’il soit, au milieu d’auteurs qu’on aime ou qu’on déteste, c’est de toute façon très exaltant. Là j’attends mon heure, je guette le moment où Menu aura le dos tourné pour caser une bonne vieille histoire de princesse elfique à poil.
Que représente l’Association pour vous aujourd’hui ?
Pareil qu’avant, toujours des gens qui aiment faire des livres. Enfin c’est l’impression qu’ils donnent, si ça se trouve c’est pas ça du tout ?
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