Des histoires de famille ou d’amitié, une épée magique, la vie de Gertrude Stein ou de la gouvernante de Proust, un justicier tueur… 10 BD, drôles, inquiétantes ou émouvantes à découvrir.
Weng Pixin, N’en parlons plus
Avec ses couleurs chaudes et son trait délicat, la dessinatrice Weng Pixin, originaire de Singapour, installe ici une narration virtuose. Elle lie en effet le destin de cinq générations de femmes issues de la même famille, de 1908 à 2032 – époque à laquelle vit Rita, la fille imaginaire de la narratrice. Un récit familial émouvant pour ados et adultes.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Éd. Motus, 204p., 17 €, traduction de l’anglais (Singapour) par Séraphine Menu, déjà disponible
Tom King et Jorge Fornés, Rorschach
Personnage le plus sombre du Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons, Rorschach a tenté d’abattre un candidat à la présidentielle américaine. Si cette mini-série débute comme un polar, elle prend un fascinant virage paranoïaque pour parler d’une partie de l’Amérique d’aujourd’hui haineuse et le doigt sur la gâchette.
Éd. Urban, 320p., 29 €, traduction de l’anglais (américain) par Edmond Tourriol, sortie le 3 juin
Thomas Cadène, Joseph Safieddine et Clément Fabre, BFF
Olivier et Baptiste sont les meilleurs amis du monde. Mais le premier cache au second sa carrière de pianiste star et entretient son image de loser au sein de leur cercle de potes. Prépubliée sur le site Webtoon Factory, BFF est une délicieuse comédie chorale rythmée par les aléas de la vie où chaque personnage paraît authentique.
Éd. Delcourt, 256p., 22,95 €, sortie le 8 juin
Anabel Colazo, L’Épée
Après deux BD qui s’inspiraient de légendes urbaines, du paranormal et des creepy pastas, l’Espagnole Anabel Co. lazo se lance dans une BD de genre bien codifiée, l’heroic fantasy. Mais si, avec son histoire de princesse découvrant une épée magique légendaire, elle joue le jeu c’est pour rendre la plus originale possible cette épopée au casting féminin.
Éd. çà et là, 176p., 20 €, traduction de l’espagnol par Chloé Marquaire, en librairie le 3 juin
Erik Svetoft, SPA
Erik Svetoft nous plonge dans les entrailles d’un hôtel de luxe avec séminaire d’entreprise et employé·es humilié·es lors de séances de team building. Reflets de la bassesse ou de l’errance des personnages, un liquide noir et des visions de cauchemars et des éclats de violence envahissent progressivement les planches, comme la rencontre entre Jérôme Bosch et The White Lotus.
Éd. Employé du mois, 328p., 28 €, traduit du suédois par Florence Sisask, sortie le 3 juin
Chloé Cruchaudet, Céleste – première partie
Pour le centenaire de la mort de Marcel Proust, Chloé Cruchaudet choisit un angle décalé pour revenir sur la vie de l’écrivain. C’est Céleste Albaret, la gouvernante et confidente, qui stimule son crayon et ses faveurs, elle qui est venue avec candeur et bon sens aider un Proust en pleine Recherche du temps perdu.
Éd. Soleil, 116p., 18,95 €, en librairie le 15 juin
Joseph Callioni, Venera
Au moment de la fin du monde, un dispositif mystérieux permet de sauvegarder les consciences des survivant·es, envoyées dans un autre monde. Ayant recours à différentes techniques de dessin, Joseph Callioni réalise un chef d’œuvre de l’étrange où visions surréalistes et images spectaculaires servent de guide. En parallèle, sorti il y a huit ans, La Planète impossible, aussi dépaysant mais plus humoristique, est réédité.
Éd. Atrabile, 168p., 23 €, déjà disponible
Valentina Grande et Eva Rossetti, Gertrude Stein et la Génération Perdue
Dans sa postface, Valentina Grande s’étonne d’un mystère : pourquoi Gertrude Stein, l’écrivaine et figure du monde de l’art, reste moins connue que ceux de la Lost generation ? Avec la dessinatrice Eva Rossetti, à l’aise dans les reconstitutions du Paris de l’entre-deux guerres, elle dresse par touches le portrait de celle qui, avec sa compagne Alice Toklas, avait l’habitude de recevoir Picasso ou Hemingway.
Éd. Seuil, 128p., 19 €, traduction de l’italien par Jérôme Nicolas, déjà disponible
Nicolas Juncker et Simon Spruyt, Les Mémoires de Dragon Dragon – tome 1
Si l’histoire est racontée par les vainqueurs, alors la vérité se révèle forcément moins glorieuse. Ici, c’est avec la bataille de Valmy (1792) que Nicolas Juncker et Simon Spruyt s’amusent. Antimilitariste, leur série met en scène un soldat lâche et obsédé – il agresse sexuellement ses supérieurs – pour une relecture farceuse rendue crédible par Spruyt qui imite sans mal les gravures d’époque.
Éd. Lombard), 64p, 14,75 €, sortie le 3 juin
Neil Gaiman, Rafael Albuquerque, Rafael Scavone et Dave Stewart, Une Étude en émeraude
Et si l’Angleterre victorienne de Sherlock Holmes accueillait les entités monstrueuses chères à Lovecraft ? À partir de ce point de départ, Neil Gaiman a bâti une nouvelle très maligne. Son adaptation en comics par le dessinateur Rafael Albuquerque et ses collaborateurs tient en haleine jusqu’au bout, réservant même une surprise… que des yeux distraits manqueront.
Éd. Black River, 88p., 14,90€, traduction de l’anglais (Etats-Unis) par David Guélou, en librairie le 2 juin
{"type":"Banniere-Basse"}