Un belle cartographie de l’addiction comme un mal existentiel implacable.
La narratrice de L’Ecart grandit quasi seule sur une petite île sauvage des Orcades, au nord de l’Ecosse. Malgré la solitude, le vent implacable, la rudesse des voisins, elle aime cette lande sauvage. Elle s’échappe dans ses “écarts”, “ces lieux à demi défrichés où les animaux sauvages et domestiques se côtoient, où le petit peuple des esprits et des fées peut déambuler librement, loin du regard des hommes”.
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Hantée par la maladie mentale de son père, elle rejoint Londres à sa majorité. En fait un piège où ses vieux démons risquent de la rattraper. Doté du souffle d’une Emily Brontë (Les Hauts de Hurlevent), mais écrit avec cette langue chantante et libre d’une certaine littérature anglaise contemporaine,
L’Ecart est un premier roman envoûtant et bouleversant. Le récit d’une jeunesse fauchée qui croit malgré tout en l’avenir, s’échappe dans l’alcool, les soirées sans fin de l’est de Londres. Liptrot saisit l’âme d’une ville, ses excès, sa magie, ses clubs et le paysage sublime de son enfance, où elle trouvera peut-être le salut, entre ciel et mer. Un voyage splendide au bout des nuits blanches de l’addiction, des désirs insatisfaits.
L’Ecart (Editions Globe), traduit de l’anglais par Karine Reignier-Guerre, 336 p., 22 €
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