Un Goncourt, de grands livres, entre révélations et redécouvertes, tout ce qui a fait 2010, en livres.
Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire
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[attachment id=298]Le roman de la rentrée. Cinq ans après La Possibilité d’une île, Houellebecq revient en force avec un roman total, métaphysique, philosophique, désespéré et drôle, autour de trois personnages comme trois facettes de son travail d’écrivain : un artiste contemporain, un commissaire de police et surtout lui-même, Michel Houellebecq. La Carte et le Territoire s’impose aussi comme un formidable autoportrait de l’écrivain, diffracté dans tous ses personnages.
Bret Easton Ellis, Suite(s) impériale(s)
[attachment id=298]Vingt-cinq ans après Moins que zéro, son premier roman, Ellis réactive ses protagonistes pour les donner à voir à 40 ans, travaillant dans l’industrie du cinéma à Los Angeles. Clay est devenu scénariste et tombe amoureux d’une actrice ratée, blonde et prête à tout… Meurtres, filatures, alcool, mal-être, dope et sexe : Ellis revisite le roman noir et livre avec Suite(s) impériale(s) sa version contemporaine et trash de Sunset Boulevard. Addictif et universel.
J. M. Coetzee, L’Eté de la vie
[attachment id=298]Le grand Coetzee s’est imaginé mort pour le troisième volet de son autobiographie fictive. Le roman se compose des témoignages qu’en font ses proches à un universitaire parti mener l’enquête en vue d’écrire une biographie de l’écrivain sud-africain, prix Nobel de littérature. Mais les femmes que Coetzee a aimées sont déçues, le décrivent comme un vieux garçon désincarné vivant avec son père… L’écart entre la vie d’homme et l’oeuvre littéraire, c’est ce que Coetzee interroge avec humour et force, tout en livrant un portrait de lui-même qu’aucune biographie ne pourra jamais égaler.
Heather Lewis, Le Règlement
[attachment id=298]Ce fut la surprise de l’année, le roman le plus singulier, le plus envoûtant, souvent dérangeant, preuve d’une vraie personnalité littéraire. Suicidée en 2002, Heather Lewis avait écrit ce Règlement en 1994, longue suite de saynètes aussi crues que les photos de Larry Clark. Une ado en fuite se réfugie dans un centre équestre où elle va tomber amoureuse d’une fille, découvrir le sexe hardcore, la drogue, les tournois hippiques, sombrant dans une spirale de dépendance et dans un roman sans issue, dont les personnages sont les premiers prisonniers. Le déploiement romanesque d’une esthétique US très contemporaine, entre le trash et le vide. Puissant.
Patrick Modiano, L’Horizon
[attachment id=298]Ça pourrait être une habitude, c’est devenu un rendez-vous : le Modiano 2010 a encore marqué. Un jeune homme aime une jeune femme dans un Paris sixties, entouré d’êtres étranges, menaçants, d’un homme qui les traque, de parents fous qui exercent un chantage, jusqu’au moment où la jeune fille disparaît… Derrière eux, la guerre, devant eux, l’horizon, comme une promesse azur. Puis tout bascule et l’horizon est derrière. L’homme a vieilli et mène l’enquête. Du pur Modiano, dans une déclinaison encore plus belle et convaincante de ses obsessions : il faut de la distance pour comprendre ce qu’on a vécu, ce qui comptait le plus.
Et aussi…
Marie Darrieussecq, Rapport de police
Jean-Jacques Schuhl, Entrée des fantômes
Patrick Lapeyre, La vie est brève et le désir sans fin
Jean Echenoz, Des éclairs
Philip Roth, Indignation
Maylis de Kerangal, Naissance d’un pont
Olivia Rosenthal, Que font les rennes après Noël ?
Don DeLillo, Point Oméga
Régis Jauffret, Sévère
Florence Aubenas, Le Quai de Ouistreham
Will Self, Le Livre de Dave
Richard Yates, Easter Parade
Iain Sinclair, London Orbital
Patti Smith, Just Kids
James Ellroy, Underworld USA
Thomas Pynchon, Vice caché
Paul Verhaeghen, Oméga mineur
Susan Sontag, Renaître
Philippe Vasset, Journal intime d’une prédatrice
Tristan Garcia, Mémoires de la jungle
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