L’Américain amateur de gore n’a pas perdu son mordant.
A près de 80 ans, Richard Corben est loin de se ramollir. Lui qui a reçu le Grand Prix du festival d’Angoulême pour toute son œuvre sanglante et étrange continue de creuser le même sillon sombre, nourri de lectures horrifiques. Récits à la chute (très) souvent cruelle, ces Contes du cimetière sont à la fois amoraux et misanthropes.
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Dans un Midwest disparu (celui des années 1950), les crimes paient rarement. Momies, clowns effrayants et sorciers ne déparent pas à côté d’humains aux sales trognes. Corben s’amuse à caricaturer nos pires travers et à punir toute turpitude. Mais il réserve aussi de la place à l’héroïsme et aux bons sentiments grâce à Denaeus que l’on découvre en retournant le livre.
Avec son titre en clin d’œil à Den, l’œuvre maîtresse de l’Américain, cette saga de 80 pages emprunte sa trame à la tragédie grecque pour mieux jouer avec, comme un chat s’amuse avec une souris. Au final, ce gros volume, où les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit, constitue une porte d’entrée bien accueillante pour un univers où l’humour noir sert d’oxygène.
Grave – Les Contes du cimetière (Delirium), traduit de l’anglais (E.-U.) par Dough Headline, 288 p., 28 €
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