Adaptation ébouriffante d’un feuilleton radiophonique de Tardi et Michel Boujut par l’épatant Stanislas.
L e Perroquet des Batignolles a commencé à jaser en 1997 sur les ondes de France Inter. Il a été imaginé comme un feuilleton radiophonique par Jacques Tardi et Michel Boujut – producteur de Cinéma cinémas, critique de cinéma, auteur d’Un strapontin pour deux avec Tardi en 1995, et malheureusement décédé fin mai.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop","device":"desktop"}
D’assassinats en courses-poursuites, d’imbroglios en secrets de famille, Le Perroquet des Batignolles retrace avec force rebondissements et suspense les aventures d’Oscar Moulinet, preneur de son à Radio France, qui enquête sur deux crimes impliquant d’intrigantes boîtes à musique en forme de canard.
En Stanislas, un des fondateurs de L’Association, Michel Boujut et Jacques Tardi ont trouvé le dessinateur idéal. Enfant de la ligne claire, fan d’Hergé à qui il a consacré une biographie avec José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental, Stanislas utilise toute sa rigueur pour mener cette chasse au trésor et au méchant à travers les rues de Paris, de banlieue et de Bretagne.
Parfaitement à l’aise pour dessiner la ville contemporaine et les scènes urbaines, il sait sublimer la beauté fonctionnelle et géométrique de la Maison de la Radio ou de la gare Montparnasse, se délecte à reproduire les lignes désuètes des petits pavillons et des villas de banlieue. Stanislas donne de formidables décors au feuilleton, mais également des visages.
Sous son trait précis et grâce à son sens aiguisé du détail, les personnages – parfois de vraies personnalités radiophoniques comme un flamboyant José Artur – prennent vie, gentiment subversifs et idéalistes, forcément attachants.
La rencontre des deux scénaristes et du dessinateur fonctionne ainsi à merveille, chacun apportant sa finesse d’esprit et sa malice. Leurs espiègles références à la culture populaire, de Tintin à Godard, leur ironie bon enfant sur les petits travers de l’époque, les dialogues incisifs jouant sur les codes du roman policier (bons mots, parler populaire, injures…), le ton général enjoué magnifient cette histoire rocambolesque qui fait honneur à la grande tradition du feuilleton, de Fantômas à Signé Furax.
Le Perroquet des Batignolles – 1. L’Enigmatique Monsieur Schmutz (Dargaud), 56 pages, 13,95 euros.
{"type":"Banniere-Basse","device":"desktop"}