Certains internautes voient dans Se taire, le nouveau roman de Mazarine Pingeot, une mise en fiction du viol dont a été accusé Nicolas Hulot. Son éditrice dément.
Se taire, le nouveau roman de Mazarine Pingeot, paraîtra le 29 août aux éditions Julliard. Mais il fait déjà beaucoup parler. En cause, sa seule quatrième de couverture, relayée sur les réseaux sociaux. Le roman de Mazarine Pingeot raconte l’histoire de Mathilde, “envoyée par un grand magazine chez une sommité du monde politique, récemment couronnée du prix Nobel de la paix”, lit-on. “Quand l’homme, à la stature et à la personnalité imposantes, s’approche d’elle avec de tout autres intentions que celle de poser devant son appareil, Mathilde est tétanisée, incapable de réagir.”
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“Bonnes vacances, Monsieur Hulot”
La lecture de ce résumé a suffi à enflammer l’imagination d’internautes à la recherche de parallèles avec des faits et des personnes réels. Qui pourrait se cacher derrière cet homme politique, et la jeune journaliste qu’il abuse ? La question a été soulevée par cet internaute :
Boum. Le nouveau livre de Mazarine Pingeot (famille Mitterrand) raconte l’histoire d’une jeune fille violée par une « sommité du monde politique ». J’en connais un qui doit se sentir mal… https://t.co/zqxbLmHXOb #BalanceTonPorc pic.twitter.com/mebmcwMEcU
— Nils Wilcke (@paul_denton) July 4, 2019
Il a ensuite été retweeté par Anaïs Leleux, membre du comité de pilotage de Nous Toutes, avec ce message : “Quelle meilleure alliée que Mazarine Pingeot ? Quelle meilleure façon que la « fiction » de contourner l’injonction faite à ses (nombreuses) victimes de se taire ? Bonnes vacances, Monsieur Hulot. L’été s’annonce chaud, mais clairement pas autant que la rentrée.”
https://twitter.com/AnaisLeleux/status/1146867357836558336
Des ressemblances troublantes
Pour rappel, “l’affaire Nicolas Hulot” avait fait la une du magazine Ebdo (disparu depuis) en février 2018. Selon cet article, une plainte pour viol aurait été déposée contre Nicolas Hulot, en 2008, concernant des faits s’étant déroulés en 1997. La victime présumée expliquait avoir volontairement attendu le délai de prescription pour déposer plainte. Sans surprise, la plainte avait donc été classée sans suite, car prescrite, et le procureur de Saint-Malo avait estimé dans un courrier que les « faits dénoncés n’apparaissaient pas établis ».
Dans l’article d’Ebdo, l’identité de la plaignante était cachée, mais la veille de la parution du magazine, alors que Nicolas Hulot (alors ministre de la transition écologique) était interviewé pour se défendre par anticipation (il a toujours nié les faits), une information avait fuité : il s’agirait de « la petite-fille d’un homme politique célèbre ».
VIDEO – Le Premier ministre et le président de la République “m’ont affirmé leur confiance”, “il n’y a pas d’affaires”, affirme Nicolas Hulot #BourdinDirect @N_Hulot https://t.co/0DiuXwkBaL pic.twitter.com/WnJUCZBp1X
— BFMTV (@BFMTV) February 8, 2018
Des journaux ont ensuite révélé son identité, malgré sa volonté de rester anonyme : il s’agirait de la petite-fille de François Miterrand, et la nièce de Mazarine Pingeot, donc. Or, il s’avère qu’elle avait 20 ans au moment des faits reprochés à Nicolas Hulot, et qu’elle était apprentie photographe.
“Elle va tomber de sa chaise”
Dans un article, L’Obs, qui publie quelques extraits du roman, pointe ces nombreuses similitudes. Le parallèle est d’autant plus solide que, dans la fiction de Mazarine Pingeot, Mathilde attend elle aussi pour porter plainte, afin de protéger son nom (elle fait partie d’une famille d’artistes célèbres).
Contactée par L’Obs, Betty Mialet, l’éditrice de Mazarine Pingeot chez Julliard, est cependant surprise par cette comparaison avec l’affaire Hulot : “On a fait lire le roman à des avocats et je peux vous assurer que personne n’y a vu le moindre parallèle avec l’affaire Hulot. De toute façon, quoi qu’elle fasse, on a des problèmes avec les livres de Mazarine. Celui-ci est violent, c’est certain, mais elle va tomber de sa chaise quand je vais lui dire quel genre de rumeurs circule.” D’après son éditrice, Mazarine Pingeot s’est inspirée de “l’histoire de plusieurs de ses amies” pour ce roman.
Mise à jour du 11/07/19 : ajout de la précision concernant le classement de la plainte.
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