L’auteur imagine ce que pourraient être les livres disparus de huit écrivains célèbres.
Sans pouvoir se réduire au seul cadre de ses textes reconnus, une œuvre littéraire entretient aussi sa réputation à l’aune de ses secrets. Ces derniers ne sont pas forcément ceux de sa fabrication ; ils peuvent être des secrets de falsification ; des secrets moins enfouis qu’envolés, moins engloutis que brûlés.
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Les livres égarés participent de la mythologie littéraire dans laquelle se perdent ceux qui, autant que les livres fétiches, aiment les livres absents : ceux qu’ils imaginent avoir lus, faute de les avoir en main. C’est à partir de cette hypothèse fragile que Giorgio Van Straten déploie son propre imaginaire dans son récit Le Livre des livres perdus.
Des œuvres d’Hemingway, Benjamin, Lowry, Plath, Gogol, Byron…
Partant sur les traces de huit livres perdus, “aussi légendaires que les mines de la ruée vers l’or”, tels ceux d’Ernest Hemingway, de Walter Benjamin, Malcolm Lowry, Sylvia Plath, Nicolas Gogol, George Byron… L’auteur enquête sur les motifs de la disparition de livres en supputant qu’ils furent des pièces maîtresses de leurs auteurs. A cause d’un incendie, d’un vol ou d’une censure, tous ont échappé à l’histoire officielle.
Mais si les traces sont effacées, Giorgio Van Straten sauve de l’oubli le rêve de leur présence possible, dans un exercice de style entremêlant enquête policière et projection littéraire. Comme si, à défaut de lire, on pouvait vivre du fantasme de lire ; une autre définition de la littérature.
Le Livre des livres perdus de Giorgio Van Straten (Actes Sud), traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli, 176 pages, 18 €
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