Le prix Goncourt 2015 vient d’être attribué à Mathias Enard pour son roman “Boussole” (Actes Sud), publié fin août. Preuve que le jury a choisi de faire un geste vers un jeune écrivain ayant émergé ces dernières années.
Née en 1972 à Niort, Mathias Enard, également traducteur et enseignant (l’arabe), a publié son premier roman, La Perfection du tir, en 2003 : un texte qui tournait autour d’un sniper en pleine guerre civile dans un pays non défini, mais qui pourrait être le Liban.
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C’est surtout avec son monumental Zone, en 2008, qu’il se fait remarquer : une performance littéraire puisque ce roman de 500 pages est constitué d’une seule phrase à la première personne, qui obtiendra le prix Décembre et le prix du Livre Inter.
Après une fiction autour d’un épisode qu’aurait vécu Michel Ange à Constantinople, Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants (2010), et un récit sur les périples d’un jeune Marocain lors des printemps arabes, Rue des voleurs (2012), celui qui a appris l’arabe et le persan à l’Inalco, et a effectué de longs séjours au Moyen-Orient, s’est définitivement imposé en août dernier comme l’un des jeunes écrivains qui comptent avec son envoûtant Boussole. Un roman proustien autour des rapports entre l’Orient et l’Occident : un narrateur qui se sait condamné se souvient, le temps d’une nuit, de toute une vie de voyages, et d’un amour enfui.
Mathias Enard a participé au comité éditorial de la maison d’édition et de la revue Inculte, où gravitent nombre des jeunes auteurs intéressants du moment (dont Maylis de Kerangal). Ce Goncourt est une forme d’avènement pour cette génération.
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