Dans le catalogue 10/18, le choix des Inrocks c’est « Le Fugitif » de Somerset Maugham, un roman qui colle à la peau de son auteur.
Si l’on connaît surtout de Somerset Maugham Servitude humaine, Le Fil du rasoir, ou encore Mr. Ashengen, agent secret, il faut relire ou découvrir aujourd’hui Le Fugitif (1932) pour comprendre qui il était vraiment. Loin de l’image de l’écrivain so British, bisexuel et esthète, installé dans sa sublime maison du cap Ferrat, Villa Mauresque, à la fin de sa vie, Somerset Maugham (1874-1965) passa bel et bien une grande partie de son existence à vivre en « fugitif ». Sa mère meurt quand il a huit ans. Deux ans plus tard, c’est au tour de son père de disparaitre. Orphelin, traumatisé, le jeune garçon élevé à Paris et ne parlant que Français, sera recueilli par un oncle en Angleterre. De là à être aussi une sorte de fugitif, voire de passager clandestin, dans la langue anglaise qu’il va s’approprier, il n’y a qu’un pas. De médecin, il va devenir aventurier, prenant le large pour l’Asie, les Antilles et l’Amérique du Sud. Avant de s’engager dans le renseignement anglais pendant la première guerre mondiale. Le Fugitif s’inspire de son expérience de médecin, et de globe-trotter à bord d’un bateau. D’île en île dans le Pacifique Sud, trois hommes font connaissance à bord d’un bateau : le docteur Saunders, le capitaine Blake, et son ami Fred Blake. Tout ira mal au contact d’une très jolie jeune femme, rencontrée sur une île de l’archipel malais, sur fond de chaleur étouffante. Qui trahira qui ? Iront-ils jusqu’au meurtre ? La vie de Maugham, sa vision des hommes, son expérience du voyage, tout se retrouve dans Le Fugitif. Réédité en même temps, La Passe dangereuse (1925) s’inscrit dans la même veine : passion, aventure, et nature humaine paradoxale, dangereuse. A lire l’un à la suite de l’autre.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Traduit de l’anglais par E. R. Blanchet. 224 p. 7,50 E.
{"type":"Banniere-Basse"}