Les aventures sexuelles d’un « footichiste » à Londres. Plus drôle que Georges Tron.
« Je ne suis pas l’un de ces fétichistes malsains qui, dans le secret de la nuit, se masturberont avec un escarpin en soie noire. » Obsédé par les pieds des femmes et leurs indissociables accessoires, le narrateur du roman de Geoff Nicholson (Comment j’ai raté mes vacances) est un collectionneur compulsif qui rôde autour des magasins de chaussures pour en photographier les clientes.
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Des escarpins en peau de zèbre, et c’est l’amour. L’idylle entre Catherine, Cendrillon aux 250 paires de souliers, et notre fétichiste, débouche sur une errance érotique dans les rues de Londres, avec partouzes, talons mortifères et meurtre à la clé.
De ce topos de la littérature (de Patrick Suskind à Patricia Cornwell), Nicholson se dépêtre plutôt bien, jouant la carte de l’humour acerbe, à la place de la salve romantico-obsessionelle attendue. On passe d’un registre à l’autre – roman érotique, cours d’anatomie, traité dogmatique, polar SM, conseils beauté – entre vraie malice et fausse solennité de spécialiste.
Avis aux lectrices, à l’approche de l’été : « Il existe une catégorie de chaussures qui se singularise par son anti-érotisme. Citons, parmi d’autres, le sabot, la tennis, la tong et la sandale du Docteur Scholl. »
Emily Barnett
Le Fétichiste Robert Laffont, traduit de l’anglais par Bernard Cohen 288 pages, 20 euros
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