“Le Décaméron” : votre week-end à Florence est sauvé !

Ecrit entre 1349 et 1353 par le Toscan Giovanni Boccace, le Décaméron est certes d’une actualité littéraire éternelle mais il prend ces temps-ci une tournure singulière. En ouverture, un récit quasi clinique de la peste qui ravage Florence.

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Sept jeunes femmes de la haute société décident de se retirer dans un palais des environs de la ville. Trois hommes les accompagnent, dont Boccace, filou du non-dit érotique, précise qu’ils sont jeunes et bien faits. Une règle de distraction collective est plébiscitée : chacun devra raconter une histoire illustrant le thème choisi par le roi ou la reine du jour.

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Premier thème : “Où l’on parle de ce qui sera le plus agréable à chacun”, avec une nouvelle inaugurale comico-tragique où un mécréant, sur le point de mourir, convainc son confesseur qu’il est le plus saint des hommes.

Cent nouvelles suivent, dans une cavalcade en gigogne d’une sidérante modernité, chaque historiette ricochant de la précédente. On songe aussi à une prémonition des “historiennes” des Cent Vingt Journées de Sodome de Sade, repris par Pasolini dans Salò, après qu’il a aussi en partie adapté le Décaméron, et notamment la mémorable nouvelle 1 de la troisième journée où un faux sourd-muet profite de jeunes nonnes intriguées par son étonnante anatomie.

Des raconteuses et raconteurs pour tenter d’apaiser la fureur du monde. A recommander plus que tout, le deuxième jour du Décaméron “où l’on parle de ceux qui, tourmentés par le sort, finissent au-delà de toute espérance par se tirer d’affaire”.

Le Décaméron (Folio Classiques), traduit de l’italien par Giovanni Clerico, 1056 p., 12,90 €
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