Dans ce texte original, l’auteur et éditeur d’Hugues Jallon aborde l’emprise néfaste des logiques de marché à travers le mal-être d’un narrateur angoissé et la figure de Kim Kardashian. Brillant.
Des crises d’angoisse. Voilà ce qui est au cœur de ce singulier texte. Le narrateur est saisi d’irrépressibles cataclysmes intérieurs qui le clouent au sol, paniqué. Les descriptions cliniques minutieuses sont effrayantes, et le personnage confie que ces attaques peuvent surgir à tout moment et l’ont conduit aux urgences psychiatriques.
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Pourtant, ce livre n’est pas une confession intime. Car ces moments de perte de contrôle, Hugues Jallon (qui est aussi éditeur et dirige Le Seuil) les replace dans un contexte, celui de notre époque au libéralisme délirant.
Ainsi il construit un puzzle fait de privé et de collectif, montrant l’enserrement progressif de nos vies par les mutations du capitalisme. Un personnage-clé accompagne cette transformation du monde : Kim Kardashian, dont l’auteur observe la vie avec un certain effarement. Jallon détaille la libéralisation du commerce international et explore ses conséquences sur l’intime.
Se retrancher pour retrouver la paix
De la création du Gatt pour supprimer tout obstacle au libre-échange – avec l’idée que cela répandra la paix dans le monde – jusqu’à l’explosion des bulles spéculatives, Jallon détaille la libéralisation du commerce international et explore ses conséquences sur l’intime. Car le culte de la rentabilité s’est introduit dans notre sphère privée et provoque des cataclysmes.
Dans un monde où le marché a pris toute la place, certains peuvent ressentir une furieuse envie de se retrancher pour tenter de retrouver la paix.
Le capital, c’est ta vie de Hugues Jallon (Éditions Verticales), 134 p., 19 €. En librairie le 5 janvier.
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