[Spécial écrivaines oubliées 1/9] Établie à Paris durant la Belle Époque, l’Anglaise écrivit en français une œuvre trop tardivement reconnue. Un recueil rassemble ses poèmes empreints d’une liberté vécue.
Née Pauline Mary Tarn, la poétesse signe son tout premier recueil, publié en 1901, d’un ambivalent “R. Vivien”. Homme ou femme ? Ses vers sont moins cachottiers et se dévoilent bien vite comme des odes à l’amour lesbien – ce qu’elle assumera dès son troisième ouvrage en féminisant son nom de plume en Renée Vivien.
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Mise à l’abri par l’héritage de son père (un Anglais richissime), l’autrice mène sa vie comme elle le souhaite et n’hésite pas à afficher un mépris du mariage et de la maternité. Surnommée “Sapho 1900”, elle est absolument fascinée par la poétesse de Lesbos, qu’elle traduit et remet au goût du jour.
En conflit avec son époque
Mais tant de liberté bouscule : certains critiques de l’époque font la moue et lui prêtent une vie de débauche et d’orgies – totalement fantasmée – qui la met sur la touche. En conflit avec son époque, Renée Vivien est aussi une grande mélancolique.
En prise avec des pensées suicidaires, méprisant la basse réalité matérielle du corps, elle ne consomme bientôt quasiment plus rien – à part beaucoup d’alcool. Elle meurt en 1909, à 32 ans, après seulement neuf ans d’une carrière littéraire qui mêle poésie, prose et une correspondance sensible.
Poèmes choisis de Renée Vivien (Points), 240 p., 8,40 €. En librairie.
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