Enfin réédité, le best-seller de la mythique Lola Montes. Des conseils de beauté surréalistes prodigués sur un ton désuet.
Les meilleures recettes de beauté de Lola Montes. On s’en moquerait à peu près autant que des conseils vestimentaires de Zahia, néo-lingère aux moeurs légères, si, avec le film qu’il lui consacra, Max Ophuls n’avait fait de cette danseuse et courtisane, maîtresse de Liszt et de Louis Ier de Bavière entre autres, un chef-d’oeuvre, l’incarnation spectaculaire et tragique de la femme fatale.
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Ecrit par ce personnage mythique, cette « it-girl » du XIXe siècle, L’Art de la beauté, best-seller lors de sa sortie en 1858, relève de l’objet de curiosité, aussi charmant que suranné. Lola, qui a puisé son savoir dans « les cours dorées de la fashion » (sic), fait l’éloge du naturel, distille, parfois avec mordant, prescriptions et remèdes – pommades à base de graisse de cerf, de sciure de bois : la nouvelle édition préfère mettre en garde contre les dangers de telles préparations – pour avoir un beau teint parce que « les traits d’une Junon avec une vilaine peau ne fascineront jamais », de jolis bras ronds, ou une chevelure à se damner. Plus chic et élégant sur la plage qu’un vulgaire magazine féminin.
Elisabeth Philippe
L’Art de la beauté (Rivages poche/Petite bibliothèque), 174 pages, 7 €
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