Avec un dernier livre très émouvant, Riad Sattouf, le créateur de “Pascal Brutal” et du “Jeune Acteur”, boucle son cycle autobiographique. Où l’on voit l’ado devenir un jeune auteur talentueux.
Il aura fallu moins de dix ans à Riad Sattouf pour publier les six tomes de L’Arabe du futur, mais beaucoup plus pour imaginer la forme adéquate de ce récit familial bouleversant qui l’a longtemps hanté.
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Couvrant dix-sept années (1994‑2011) pour s’achever au début de la guerre civile syrienne, cet ultime livre n’est pas le moins émouvant de la série. Il suscite même une foule de sentiments. Le moins attendu est sans doute la mélancolie qui nous étreint à la fin d’une aventure éditoriale hors norme, s’imposant comme l’une des autobiographies dessinées les plus abouties.
Ces moments-clés le font basculer d’ado boutonneux mal dans sa peau à jeune homme en paix avec lui‑même.
Dans ce sixième volume, le dessinateur revient sur sa relation avec son père et son frère restés en Syrie, mais aussi sur son apprentissage de la bande dessinée et les étapes qui l’ont aidé à trouver sa voix d’auteur. Avec autodérision et franchise, il retrace ainsi ses débuts avec Éric Corbeyran au scénario (Petit Verglas) et aborde les rencontres déterminantes qui l’ont forgé, celles avec ses collègues Émile Bravo, Christophe Blain, Joann Sfar ou Mathieu Sapin.
Ces moments-clés, mêlés à d’autres plus personnels, le font basculer d’ado boutonneux mal dans sa peau à jeune homme en paix avec lui‑même. Les pages où il retranscrit sa psychothérapie et l’interprétation de ses rêves constituent sans doute les plus poétiques de cette série qui, en partant de l’intime, de la déchirure entre deux cultures, a su toucher à l’universel.
L’Arabe du futur 6 de Riad Sattouf (Allary Éditions), 184 p., 24,90 €. En librairie.
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