Mathilde Van Gheluwe revisite le monde de l’enfance en mêlant magie et poésie.
Sa première bande dessinée, Pendant que le loup n’y est pas (2016), revenait sur la peur du croquemitaine qu’elles avaient ressentie, l’autre autrice (Valentine Gallardo) et elle, durant leur enfance, quand l’opinion publique belge – donc leurs parents – apprenait les crimes pédophiles commis par Marc Dutroux.
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Son Funky Town, Mathilde Van Gheluwe le raconte à nouveau selon le point de vue d’une petite fille, mais, cette fois, elle prend ses distances avec la réalité pour nous immerger dans un univers fantaisiste, pas loin de Nicole Claveloux.
Passionnée de poésie, la petite Lele, l’héroïne du livre, se rend chaque jour dans la forêt à la demande de sa mère. Elle y retrouve l’intrigante Baba Yaga, qui lui prépare un drôle de breuvage tout en déclamant du Anna de Noailles ou du Baudelaire.
Dessiné minutieusement au crayon, ce conte moderne pour adultes mêlant magie et satire lointaine de l’hédonisme contemporain enchante par son trait charmeur et sa fantaisie inquiétante. Il faut sans doute se laisser porter pour mieux l’apprécier. Mais Mathilde Van Gheluwe n’a pas construit l’univers de Funky Town sans penser au lendemain… Deux autres bandes dessinées, Midnight Romeo et La Secte, devraient faire la lumière sur certaines zones d’ombre de cette histoire.
Funky Town – L’Histoire de Lele de Mathilde Van Gheluwe (Atrabile), 144 p., 15 €
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