Une enquête familiale qui dévoile l’histoire secrète de l’Espagne. Brillant.
Alors que sa mère Petra est mourante à l’hôpital, Antonio Altarriba apprend qu’elle a toujours souffert d’un handicap du bras gauche. Face à cette énigme, l’écrivain remonte le temps et se lance dans une enquête biographique comparable à celle qu’il avait menée autour de son père pour L’Art de voler.
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Dans le premier volet de ce diptyque familial, déjà dessiné par Kim, Petra n’occupait qu’un second rôle un peu ingrat. Ici, elle a droit à toute l’attention. D’autant que, dramatique dès sa naissance, pleine de violence et de sacrifices, son histoire s’est écrite en parallèle de la grande, celle, parfois secrète, de l’Espagne du XXe siècle.
Dans la lignée de Maus
Sans concession mais jamais étouffant, le récit d’Altarriba se développe, chapitre après chapitre, de manière implacable. Servi par la mise en scène claire et précise de Kim, ce portrait de femme rejoint Maus ou Stalag IIB dans le club des BD familiales qui, loin de ne concerner que les auteurs ou leurs descendants, apportent un éclairage cruellement humain sur une période tumultueuse.
L’Aile brisée (Denoël Graphic), 264 pages, 23,50 €
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