La rédactrice en chef de la rubrique Livres des “Inrocks” revient sur la sortie d’“Orléans”, le nouveau roman de l’écrivain, qui a récemment reconnu être l’auteur de dessins et de textes antisémites et négationnistes.
Ces jours-ci, j’ai rarement reçu autant de demandes d’interviews. Et sur quoi ? “L’affaire” Yann Moix bien sûr. Qui n’existerait pas vraiment si Moix n’était pas taggé “Vu à la télé”. J’avoue avoir décliné toutes ces sympathiques invitations d’un “Vraiment rien à en dire”. Et de fait, je n’ai toujours pas grand-chose à en dire.
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Pourquoi ? Parce que le livre en question, Orléans, où Moix raconte son passé d’enfant martyr, est siglé “roman” et non “récit”, contrairement au Mille Morceaux de James Frey, dont on avait appris, avec déception, que tout y était faux. Et on sait bien que dans un roman le vrai peut s’exprimer, au-delà du réel, par une forme d’exagération, ou par des omissions. Cela peut être, bien sûr, d’une violence terrible, et terriblement injuste, pour les proches accusés par le livre.
Quant à Moix martyrisant son petit frère ou écrivant des trucs antisémites à 20 ans, pas besoin d’être Sigmund Freud pour savoir que lorsqu’on a subi une grande violence, on a tendance à la répéter contre plus faible (enfants, minorités déjà persécutées, etc.). Ce qui me ferait penser que ce qu’il confie dans son roman est vrai. Mais le plus fort dans Orléans, ce sont les pages où Moix raconte comme il trouve refuge dans la littérature. Et ça, personne ne peut le lui retirer.
>> A lire aussi : Yann Moix reconnaît avoir été l’auteur de textes antisémites et négationnistes
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