Un beau récit sur un énième amour raté. Juste et émouvant.
Dire qu’il s’agit d’un drame typiquement parisien pourrait en faire fuir plus d’un. Pourtant, il y a quelque chose de passionnant, au niveau sociologique, dans ce petit roman d’un amour raté.
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Un de ces mini-drames feutrés, et d’autant plus cruels, comme un certain milieu parisien sait en produire à la pelle. Comment oserait-on se plaindre, alors que d’autres souffrent tellement plus, ont des vies tellement plus difficiles ? Journaliste, romancière, Colombe Schneck ne se plaint d’ailleurs pas.
Elle fait la chronique – le ton toujours sobre, toujours juste – d’une énième histoire d’amour ratée et du comment elle les contient toutes. “Fille la plus larguée du monde”, elle retrouve Gabriel, un ami d’enfance, qui tombe fou amoureux d’elle, veut tout lui donner jusqu’au soir où, neuf mois plus tard, il cesse d’un coup de l’aimer et la plaque sans explications.
Une forme de violence psychologique typique d’un milieu intello et bobo. En quelques mots, quelque chose se brise en soi : “La vie n’est pas une histoire, elle n’a pas de sens, elle n’est qu’une succession de hasards, de malchance, et de chances.” Et c’est ce vertige qui engendre le besoin, l’urgence d’écrire : “La seule fonction de ce texte est pourtant de trouver une conclusion acceptable, de me consoler de ce qui n’existe plus que dans mes rêves.”
Colombe Schneck, La Tendresse du crawl (Grasset), 112 p., 13 €
Sortie le 6 mars
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