Imaginé en 1993, un roman dystopique dans une Amérique du désastre, encore plus bouleversant et pertinent aujourd’hui.
Robledo, faubourg de Los Angeles, 2024. La famille Olamina tente de survivre dans un monde postapocalyptique. Ravagés par une crise économique inédite, les Etats-Unis ont sombré dans la violence, la famine, la désolation. Un monde où l’on s’entretue pour de l’eau, tandis que le gouvernement envoie des hommes sur Mars, chimère d’une colonisation spatiale pour mieux berner une population aux abois.
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Lauren, adolescente et fille aînée de la famille, possède un “don”, qui est aussi une malédiction : un syndrome d’hyperempathie. “La douleur des autres, je la ressens. Le plaisir aussi, mais dans ce monde pourri et sans pitié, le plaisir n’est plus qu’un souvenir…” Elle saigne en voyant des animaux, puis de plus en plus d’hommes, se faire attaquer ou tuer.
Féminisme, humanisme et beauté sombre
Publié en 1993 outre-Atlantique, ce roman d’anticipation survivaliste est devenu un classique, réédité de nombreuses fois. Car les visions dystopiques d’Octavia E. Butler, célèbre auteure afro-américaine de science-fiction, prennent toujours plus de sens face à la crise que traverse aujourd’hui l’empire américain.
Au-delà de sa noirceur profonde, cette parabole sur la fin des temps est aussi porteuse d’espoir. L’hypersensibilité de l’héroïne, sa “tare”, va devenir sa force : sa lucidité lui permettra d’affronter l’horreur, son empathie de rester humaine. Féminisme, humanisme et beauté sombre. Ou comment transformer de la boue en or.
La Parabole du semeur (Au Diable Vauvert), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Philippe Rouard, 392 pages, 20 €
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