Succédant à la génération “sacrifiée”, dont la lettre X fut le cachet (cf. Douglas Coupland), la génération Y s’est imposée dans le langage du marketing, donc de la vie courante, comme mode de désignation des 18-30 ans. A défaut d’autre chose, ces jeunes disposent ainsi d’une nouvelle lettre censée les rassembler autour d’un même motif. […]
Succédant à la génération “sacrifiée”, dont la lettre X fut le cachet (cf. Douglas Coupland), la génération Y s’est imposée dans le langage du marketing, donc de la vie courante, comme mode de désignation des 18-30 ans. A défaut d’autre chose, ces jeunes disposent ainsi d’une nouvelle lettre censée les rassembler autour d’un même motif.
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Si la sociologie de la jeunesse insiste sur les différences qui traversent cette génération complexe et hétérogène, on peut sur un mode plus léger, comme s’y livrent deux journalistes pas encore trentenaires Myriam Levain et Julia Tissier, décrire aussi ses traits communs. Son principal signe identitaire : avoir grandi avec internet. “Communication paroxystique, mobilité incessante, information instantanée sont dans l’ADN des Y”, connus aussi sous l’appellation des “digital natives”.
Si les X, leurs aînés, ont dû s’adapter à internet, les Y sont nés avec : la communication s’est trouvée bouleversée, soulignent les auteurs, qui remettent en cause par ailleurs les idées reçues qui circulent sur leur supposés individualisme, inculture, défiance à l’égard de la politique et de l’entreprise…
Le fil rouge de leurs pratiques sociales en rupture avec celles qui les précèdent se tire dans cet écrin numérique : à cet âge, on se “tague”, on se “poke”, on se “follow”, comme si internet restait “le dernier endroit sauvage de l’espace public où la jeunesse peut s’exprimer avec force”. Héritiers du désenchantement de leurs parents, lucides sur leur avenir compliqué et les effets du déclassement à l’oeuvre dans la société, les Y ont trouvé dans internet un espace de jeu autant qu’un lieu de construction de soi, en attendant les Z, qui à 8 ans, veulent déjà ouvrir un compte Facebook…
Jean-Marie Durand
La Génération Y par elle-même de Myriam Levain et Julia Tissier (François Bourin éditeur, 202 pages, 20 €)
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